Le parcours cette année se veut plutôt sportif, une très belle étape avec un départ d'Annecy, une arrivée au Grand Bornand et entre les deux, juste quatre cols à passer!! 169km et 4000m de D+ ni plus ni moins, ça va donner!!
Et pour profiter pleinement de ce petit WE à la montagne, j'étais logé avec Virginie, mon pote Jean Philippe et sa femme à la Clusaz, ce qui nous a permis d'aller randonner un peu la veille et le lendemain de la course, ça aurait été dommage de rester à la piscine!
Le petit hic, c'est que l'on était un peu loin du départ (environ 30km), Virginie a du sacrifier son sommeil pour nous descendre à Annecy à 5h du mat'! ;-)
L'organisateur avait choisi de nous faire partir à 6h30, ce qui est très tôt pour une course cycliste mais pas plus mal vu la météo caniculaire annoncée!
Plus de 12000 coureurs au départ répartis dans plusieurs sas de 1000 concurrents avec des départ toutes les 7min30".
Pour ma part, prévu à la base dans le sas 2, j'avais pu avoir finalement un pass pour le sas 1 (merci Manu), c'est à dire le deuxième sas, le premier étant le 0 avec en principe des VIP, des invités, les coureurs bien classés l'année dernière bref les meilleurs coureurs en principe. Je pouvais d'ores et déjà faire une croix sur un bon classement car il faudrait certainement faire plus d'effort au départ pour tenter de revenir à l'avant.
Je rentre dans mon sas à 5h35, et il y a déjà pas mal de monde devant moi mais j'ai la bonne surprise de tomber sur les frères Lacoche, des potes cyclistes du club de Meudon. C'est cool et ça permettra de faire passer le temps plus vite en discutant!
6h37, c'est enfin notre départ, hâte d'en découdre mais il y'a aussi un peu de crispation car le peloton est tout de même bien imposant!
Les 30 premiers km se font autour du lac, et comme imaginé, ça roule à fond la caisse, plus de 41 de moyenne sur cette portion. Malgré le fait que l'intégralité de la route nous est privatisé, ce qui sécurise parfaitement la progression, quelques chutes seront à déplorer, la nervosité est de mise pour essayer de se replacer au plus vite sur l'avant du peloton.
Après quelques km, je parviens à me faufiler dans les 20 premières places. Ma stratégie, comme d'habitude, faire un minimum d'effort avant les cols en restant bien au chaud dans les roues! :-)
Bon je ne serais pas resté longtemps dans l'aspiration car la sortie du lac arrive déjà du côté de Talloire et il faut se dresser sur les pédales dans une petite ascension casse patte pour rejoindre Alex (c'est une ville, pas un copain!)
Ça s'emballe d'un coup, le peloton s'étire à mesure que la vitesse augmente dans la pente, je mesure vite fait que mon coup de pédale manque de souplesse et n'arrive pas à accrocher le petit groupe d'une quinzaine de coureurs qui bascule en tête.
Je me retrouve du coup intercalé dans un groupe d'une vingtaine d'unité qui va chasser jusqu'à Thones, où l'on rejoint un groupe assez conséquent qui doit être un peu la queue de peloton du sas 0.
Km130, la moyenne est encore de 31km/h, ça risque de chuter dans les prochains km...
Je me retrouve du coup intercalé dans un groupe d'une vingtaine d'unité qui va chasser jusqu'à Thones, où l'on rejoint un groupe assez conséquent qui doit être un peu la queue de peloton du sas 0.
Km40, nous voici déjà dans l'ascension du col de la Croix Fry, 13km à 6,5% de moyenne.
Les jambes commencent à tourner un peu mieux maintenant, avec l'age je
deviens de plus en plus "diesel" et je ressens vraiment le besoin de
rouler une à deux heures avant de commencer à avoir de bonnes
sensations!
L'allure est bonne, je ne m'occupe pas des autres et fait mon propre rythme, ça me permet de maintenir le cardio dans ma zone de confort et ne pas me mettre en surégime en tentant de suivre plus fort que moi.
Je remonte petit à petit le flot incessant de coureurs, on est au coeur du peloton parti 7min avant le mien maintenant. C'est dense par moment mais ça se gère bien, la route est large, et permet de choisir sa trajectoire sans soucis.
Sur le haut du col, quelqu'un m'interpelle "Hey Bruno!" C'est Charles, un ancien collègue de boulot qui habite désormais sur Lyon. Je suis bien content de le retrouver car c'est la première fois qu'on a l'occasion de pouvoir rouler ensemble.
Mon hôtel étant sur le parcours, j'avais dit à Virginie de sortir me voir passer vers 8h45, manque de bol, mes prévisions étaient pessimiste, et je passe avec 20min d'avance, du coup pas d'arrêt au "stand" et je continu ma route à toute allure vers la prochaine difficulté!
On trouve un peu de fraicheur encore dans cette vallée encaissé après Entremont, ça ne va pas durer!
Km75, déjà le pied de la Montée vers le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale mais aussi et surtout mon passage le plus redouté sur cette Etape du Tour, 6km à plus de 11% de moyenne!! Gloups, jamais fait si raide si longtemps!
Km75, déjà le pied de la Montée vers le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale mais aussi et surtout mon passage le plus redouté sur cette Etape du Tour, 6km à plus de 11% de moyenne!! Gloups, jamais fait si raide si longtemps!
Ca démarre gentiment mais après deux trois virages, la pente se dresse brusquement! Le 36x28 fonctionne bien, les jambes aussi!
Je continue ma remontada, doublant un par un les coureurs me précédant, me faisant déposé de temps en temps par plus véloce que moi!
Viens un léger replat permettant de souffler et de s'hydrater avant une dernière rampe toute droite en plein soleil, je m'arrache et passe le sommet après un peu plus de 30min d'effort intense. Pas mal de monde sur le haut du col, dans une ambiance Tour de France, pour voir passer les coureurs, c'est sympa!
La reconnaissance de cette montée par les journalistes de France TV donne un bel aperçu en vidéo de la difficulté.
Une fois au sommet, place à cette fameuse partie non asphaltée qui était particulièrement redoutée car beaucoup disaient que ce n'était pas praticable, trop cassant, trop de cailloux. Finalement c'est plutôt une bonne surprise car le terrain est propre, les "cailloux" laissant place la plupart du temps à du petit graviers. On peut rouler sans problème à 30 à l'heure dessus!
Je profite du ravito au sommet pour recharger mes bidons, la route est encore longue et je crains la déshydratation!
C'est parti pour la descente, c'est ce que je préfère après avoir bien transpiré dans la montée! ;-)
Mais après avoir pris pas mal de vitesse, vu un gars tout rapé derrière la balustrade cherchant son vélo et fait quelques freinages un peu limite sur des virages en épingle, je me ravise un peu et calme le jeu, ça serait dommage de finir au sol...
Mais je reste impressionné par certains coureurs dévalant à toute vitesse et prenant tout les risques à plus de 80km/h!
Après cette descente bien crispante, je me retrouve en vallée avec un groupe assez imposant qui s'est reconstitué.
Km95, tout le monde se refait une "santé" en s'alimentant, en se décontractant, d'autres s'impatiente car du coup ça ne roule plus, tout du moins on appuit moins fort!
A l'approche du Col Fleury, dont je n'avais pas vu sa présence sur le profil, je m'extirpe du groupe dans les roues d'un golgoth néerlandais, il envoi du bois comme on dit et on avale le petit col à toute allure pour rejoindre un autre groupe qui naviguait 500m devant. Encore quelques places de grattées!
Une vingtaine de km nous sépare du final avec l'enchaînement Col de Romme, Col de la Colombière et on sent bien que tout le monde est sur la défensive, ça roule mais sans plus sur ces longues ligne droites. Moi je profite de ce moment pour me détendre les cuisses et m'étirer le dos, les longues montées sont éprouvantes physiquement et il est important d'être le plus frais possible à l'entame du "money time"!!
Km130, la moyenne est encore de 31km/h, ça risque de chuter dans les prochains km...
Km134, boum, une rampe toute droite, ça ressemble à un mur vu du bas. C'est parti pour 9km à 9% de moyenne!
Le groupe se désagrège dès les premiers mètres, je me remet dans mon petit rythme sans essayer de suivre ceux qui montent avec plus de facilité, je les retrouverai peut être un peu plus haut.
La chaleur se fait bien plus forte aussi maintenant, il est 11h et on slalom sur la route pour aller chercher la moindre parcelle d'ombre sur la route.
L'allure est bonne, je ne faiblis pas et relance de temps en temps en danseuse pour me soulager les lombaires et détendre les cuisses.
La pente est raide et on prend vite de l'altitude, la vallée parait vite se rétrécir!
Il y a de moins en moins de coureurs autour de moi et le niveau s'homogénéise, il devient plus difficile de rattraper des coureurs, preuve que je dois me situer qu'avec des coureurs de mon niveau ou alors on était tous mort!
Sur le haut du col, la pente s'adoucit, et on traverse Romme, une jolie petite commune bien fleurie.
Pas le temps d'admirer, je me jette dans la descente vers le Reposoir.
Km150, au Reposoir, je préfère m'arrêter recharger mes bidons et j'en profite pour prendre un dernier gel avant d'affronter la dernière difficulté de la journée.
Les premiers lacets sont plutôt facile à gérer et roulant en comparaison de ce que l'on a pu monter jusqu'à maintenant.
Je suis plutôt surpris de ma condition, je m'attendais à un coup de moins bien mais finalement tout va pour le mieux et les jambes répondent encore très bien. Ma préparation des dernières semaines porte ces fruits!
Les 2 derniers km se durcissent, les pourcentages remontent en flèche et bien que l'on aperçoive le col de très loin, il faudra souffrir encore un petit moment avant de franchir le sommet.
En passant sous le panneau du col, ça à déjà un petit air d'arrivée, fini d'appuyer sur les pédales, il suffit juste de se laisser glisser jusqu'au Grand Bornand!
Je me fais plaisir une dernière fois sur cette belle descente où les épingles sont peu piègeuses.
Km169, Finisher!!
Même si il y'avait moyen de gratter quelques minutes en partant avec les meilleurs dans le premier sas, je ne suis pas mécontent de mon résultat. Un parcours très chouette et une organisation top avec ces routes privatisées ont rendu cette expérience bien appréciable! Déjà hâte de voir quelle sera l'identité de l'Etape du Tour 2019! ;-)
Même si il y'avait moyen de gratter quelques minutes en partant avec les meilleurs dans le premier sas, je ne suis pas mécontent de mon résultat. Un parcours très chouette et une organisation top avec ces routes privatisées ont rendu cette expérience bien appréciable! Déjà hâte de voir quelle sera l'identité de l'Etape du Tour 2019! ;-)
Le film de ma course:
Le parcours sur mon profil Strava: