J’ai
Survécu !!!
Ma vidéo pour ceux qui n'aiment pas lire... ;-)
Voici un extrait plus rapide si vous n'avez pas le temps de lire ou de voir la full version!!!
Il y a 11
ans, lors de mon voyage de noce sur l’Ile de La Réunion, j’avais été fasciné
par ces Fous qui venaient de traverser l’Ile de part en part. Je m’étais dit
dans mes rêves les plus Fous, un jour…
Et voilà, Octobre
2013, cette fois ci, c’est mon tour !! Des années, des mois de préparation,
pour en arriver à ce jour là, à l’aube d’une aventure, ma croisade, la conquête
de ce que je classe comme un aboutissement sportif, le Saint Graal du trail à
mes yeux: La Diagonale des Fous.
Et c’est
pour cela qu’une sensation bizarre de stress jamais ressentie jusqu’à présent
m’envahi dans l’après midi, le genre de boule au ventre que je ne sais pas attribuer
à une émotion, c’est de l’impatience ou de la peur ? Je dirais quand même
plus de la peur. La hauteur du défi n’y est pas étranger : 170km et 9980m
de D+ à parcourir entre St Pierre au Sud et St Denis au nord mais surtout un
environnement qui m’est complètement inconnu en course puisque l’on est sous
les Tropiques et que les variations
de température sont importantes comme les changements d’altitude sur
cette Ile ou l’on passe facilement du littoral à la montagne en quelques km.
J’ai pris
mes quartiers avec ma petite famille au Tropic Appart Hotel de St Gilles l’Hermitage,
au bord du lagon qui je dois le dire est vraiment très agréable avec sa
multitude de poissons colorés.
Après avoir
pris du bon temps depuis le début de semaine, ce jeudi 17 Octobre, c’est enfin
le grand jour !
Avec Jean
Philippe et Franck, nous sommes 3 raideurs à venir d’Elancourt et en prenant mon
dernier repas avec JP en fin d’après midi, je me remémore toute cette année de
préparation depuis l’inscription mouvementée, les séances de montée de la
colline de La Revanche, jusqu'à ma participation à la CCC seulement 6 semaines
avant cet ultime rendez vous.
Il est temps
de se rendre au point de rdv pour le ramassage des bus. Nous nous y rendons en
famille avec tout notre barda pour les 2 voire 3 prochains jours à venir. On a
chacun deux sacs de change que l’organisation acheminera sur Cilaos et la Possession.
L’assistance et le suivi ne sera pas si simple qu’à Chamonix, et le fait de
pouvoir retrouver des affaires propres sur le parcours sera sans doute un plus.
Prévu à
19h05’, Il aura fallu attendre près de 40’ pour voir arriver le bus.
Un peu plus de stress ajouté au précédent, on est plus à cela près ! En montant dans le bus, Noah le fils de JP lui fait un dernier bisou, un gars lui dit ensuite : « un dernier bisou avant l’enfer !! », pas de quoi nous rassurer !!
Un peu plus de stress ajouté au précédent, on est plus à cela près ! En montant dans le bus, Noah le fils de JP lui fait un dernier bisou, un gars lui dit ensuite : « un dernier bisou avant l’enfer !! », pas de quoi nous rassurer !!
Il nous
faudra environ 1h30 de ramassage « scolaire » dans les autres
bourgades réunionnaises avant d’arriver à St Pierre Ravine Blanche, lieu de départ.
La chaleur de St Gilles a laissé place à une petite fraicheur alimentée par un
vent soutenu et quelques gouttes, on est dans le Sud, habituellement plus
agité.
Il y a une
foule impressionnante, des coureurs forcément mais aussi et surtout des
spectateurs, c’est énorme !
On transmet
nos sacs de change pour l’acheminement aux bases vie, puis contrôle des sacs
à dos pour vérifier le matériel obligatoire afin de pouvoir rentrer dans le sas de
départ. S'il manque du strap, pas de souci, Urgo est là pour vendre le précieux!!
On a le droit aussi sous une autre tente à un petit encas, une bonne idée pour contrôler la glycémie
d’avant course.
Une grande
scène a été installée avec un studio de production qui diffuse en direct sur
Réunion 1ére. Les interviews des champions présents se succèdent entre les
morceaux d’un groupe de séga réunionnais, y’a de l’ambiance !
Emilie Lecomte |
Nos femmes
et enfants nous rejoignent dans le paddock, pour la dernière heure d’attente.
Après une
intervention du ministre de l’Outre Mer, il est temps de rejoindre la ligne de
départ sur le front de mer, l’excitation monte dans la foule, tout le monde se
précipite, les coureurs veulent se placer au plus près de l’arche et les
spectateurs se massent le long des balustrades.
Avec JP, on se retrouve au
milieu du peloton. Je m’apprête à sortir ma caméra de mon sac lorsque que la
star de l’épreuve, celle que tout le monde cherche et admire, Kilian, fend la
foule et passe juste à côté de nous, caché derrière le team Salomon Réunion. Il
y a aussi François d’Haene et Emelie Forsberg. Dommage, j’aurais pu avoir un
rush sympa ! En tout cas, on en profite pour se glisser derrière eux et se
rapprocher un peu de la ligne.
A 23h, c’est enfin le départ, nous sommes précisément 1908 raideurs à
prétendre vouloir fouler le stade d’arrivée de La Redoute à St Denis. Après une
dernière accolade d’encouragement avec JP, je passe la ligne en 1270éme
position et entame la course dans la ferveur des 30 000 spectateurs massés sur
les 5kms de bord de mer et du feu d’artifice tiré de la plage. Je n’ai jamais
vu pareil ambiance et autant de monde dans une autre course. Il y a par moment
2 rangs de spectateurs derrière les barrières. Quel plaisir, toute la Réunion
pousse derrière les coureurs du Grand Raid, c’est exceptionnel !
Après avoir emmagasiné
un maximum d’ondes positives, on arrive à la sortie de la ville, et on plonge
dans la nuit noire et les champs de canne à sucre, j’allume ma frontale. Les
cannes à sucre sont hautes et dressent de véritable murs naturel, c’est
étonnant.
En prenant
un peu d’altitude, j’ai l’impression de me revoir à la SaintéLyon dans ce long
serpent de lucioles, c’est trop beau !
J’ai rangé
dans le sac la GoPro pour la nuit (après coup, je regrette un peu de ne pas
avoir filmé, car avec la frontale, y’avait moyen de voir pas trop mal quand
même !!!)
Bassin Plat : Déjà 6km de parcouru, je passe en 665éme position.
Les premières pentes se précisent, toujours dans la canne à sucre mais c’est
surtout la boue de ces chemins qui complique la tache. Elle se colle aux
semelles comme de la glaise et modifie les appuis au sol. Ca me provoque le
retour d’une douleur sous les orteils des doigts de pieds, pas cool du
tout et pas moyen de s’en débarrasser !! Mes Salomon XT Wings se sont
transformées en Hoka sans l’amorti et avec 400gr de plus sous chaque
semelle !!
Lorsque nous
sortons enfin de ces chemins, on retrouve le bitume et c’est à celui qui usera
le plus vite ses chaussures, en les faisant trainer par terre à la manière d’un
fondeur de ski de fond, la route devient marron de boue !
Domaine Vidot : 14km, 606éme, il y a énormément de monde et même
une haie d’honneur à l’entrée de la salle polyvalente, on se croirait presque dans l'Alpe d'Huez!. Je progresse doucement
mais surement si bien qu’à ce ravito, je décide de commencer à me remettre de
la crème protectrice aux pieds car
les chaussettes ont déjà un peu tourné dans les chaussures et je préfère
prévenir que guérir, la route sera
encore longue. Je mange une mini banane, avale un verre de coca et repars aussi
sec. Les sensations ne sont à ce
moment là pas des meilleures !
Il fait
humide, commence à faire un peu froid et le chemin dans les bois façon Hula
Oops en file indienne ne me plait guère. Il faudra même patienter un bon quart
d’heure à un endroit, bloqué dans le bouchon pour passer une descente accrochée
aux branches d’arbres. Certains plus téméraires tentent des dépassements mais
se retrouvent vite au sol ! Moi, j’ai mal au bide mais résiste en me disant que ça va passer!!
Soit y’a un
truc que je digère mal, soit je suis en train de choper froid !! Aie aie,
j’aime pas ça du tout et j’enfile ma veste même si c’est peut être déjà trop
tard, il vaut mieux avoir un peu plus chaud que froid…Le doute
s’installe !!
Forêt
Mont Vert les Hauts : 24km, 488éme et déjà 4h de course. On est maintenant
à 1500m d’altitude et plus on monte, plus le froid renforcé par le vent et
l’humidité se fait sentir.
On est dans
les nuages, le peloton se dissipe dans ces nappes de brouillard et on ne
distingue par moment que des ombres. De mon côté, ça ne va toujours pas super,
et je décide de faire une pause "purge" en sortant du sentier pour trouver un
petit coin tranquille, heureusement comme dans toute bonne forêt tropicale, on
trouve des plantes aux larges feuilles, c’est parfait !! J’espère que ce
ne sera pas le début d’une longue et mauvaise série !
Piton
Sec : 35km, 447éme, le ciel commence à s’éclaircir doucement, on est maintenant
au dessus des nuages et le jour pointe le bout de son nez. Tant mieux, j’ai
hâte d’avoir un peu plus de luminosité car le froid est bien présent, j’ai
limite l’onglet au doigt et je regrette de ne pas avoir mis mes gants de soie
dans le sac ! On monte toujours et le Textor ne devrait plus être très
loin. Je profite d’un passage le long de la Vallée de la Rivière des Remparts
pour faire un petite pause vidéo, c’est trop trop trop beau, y’a pas de
mots !!
Piton
Textor : 40km, 422éme. Après un petit bout sur la route du volcan, et une
superbe vue sur les massifs baignés par la lumière du soleil levant, on arrive
à 2165m au niveau du ravito marquant le sommet du Textor.
Je m’octroie une
nouvelle pause crémage de pied, associée à une soupe aux vermicelles pour
réchauffer un peu les mimines.
J’ai trouvé un petit coin sous la tente à l’abri du petit vent frais. Il y a beaucoup de monde sur ce ravito
et l’ambiance est au top !
Côté ventre, la vidange à fait du bien et
ça va mieux, réchauffé par les premiers rayons de soleil, le moral remonte au
beau fixe. Je range le superflu d’équipement utile la nuit et après un bon
quart d’heure d’arrêt, je me lance à présent dans la descente vers la Plaine
des Cafres.
Une descente
assez technique avec un long passage entre les clôtures des nombreux prés à
vache du coin. Il ne faut pas trébucher sous peine de s’empaler dans les
barbelés.
On arrive ensuite sur une partie bitumée assez monotone, obligeant à
dérouler un peu, pas évident lorsque l’on approche les 50km de course ! Ca
commence à tirer un peu musculairement. Heureusement, les gens toujours aussi
nombreux sur le bord de route font oublier ces petites douleurs. Beaucoup
d’accompagnateurs improvisent de mini-ravitos en installant au bord de la route
des tables à pique-nique. Ca fait ambiance Tour de France !
Mare
à Boue : 50km, 408éme, On arrive au pied de la montée vers le Cirque de
Cilaos, le fameux sentier de Mare à Boue dans la forêt de Bébour, réputée très
très boueux.
Pourtant cette année, on a de la chance, c’est la sécheresse sur
l’Ile depuis plusieurs mois et du coup ce chemin n’est que poussière !! Ce
qui ne veut pas dire facile pour autant car les rochers et racines sont légion.
Par endroit, des branches ont même été disposées en travers sur le sentier,
sans doute pour éviter que celui ci ne se détériore trop quand les pluies sont
importantes.
J’ai l’impression d’avoir une bonne vitesse ascensionnelle, les
jambes répondent bien quant j’appuie et du coup je reprends quelques coureurs qui
au contraire semblent accuser le coup.
Après 10km
d’ascension, j’arrive enfin sur le sommet à quelques encablures du Piton des
neiges qui nous surplombe.
De magnifiques paysages dans une nature luxuriante,
j’en prends plein les yeux et ce n’est pas fini !!
Coteau
Kerveguen:
Il est temps de plonger dans le cirque de Cilaos par la
descente la plus technique qui soit, un enfer pour les genoux, ça cogne dans
les marches ou lorsque l’on saute de pierre en pierre, c’est une horreur et
pour couronner le tout, les racines sont hyper glissantes, ce qui me vaut de
belle figures artistique par moment.
Certains passages ont même été équipés
d’échelle hyper raide où l’on a à peine la place de poser les pieds.
On trouve aussi quelques mains courantes.
La
vigilance doit être de mise pour ne pas partir à la faute car elle serait
fatale vu le vide sur le bas-côté. Heureusement par moment, de belles trouées
entre les fougères arborescentes et autres plantes tropicales laissent
entrevoir un superbe panorama sur tout le cirque de Cilaos.
Ca me permet de
faire de petites pauses pour profiter et filmer ces moments uniques !! Je
me retrouve avec un autre coureur à faire des plans alors que d’autres ont la
tête dans le guidon, On se dit tous les deux que c’est vraiment dommage de
participer à cette course et ne pas s’arrêter admirer la nature dans toute sa
splendeur !
Mare à Joseph : 61km, 397éme. Arrivé au pied de cette descente, un
petit ravito nous permet de faire le plein d’eau, la chaleur se fait sentir et
ça fait du bien aussi de se faire un petit coca ! Je repars tranquillement
en marchant pour rallier le stade de Cilaos et passe un coup de fil à Virginie
pour l’informer de ma progression.
Ça fait toujours du bien moralement de
reconnecter avec le monde « extérieur », et la multitude de SMS et
appel que j’ai pu recevoir m’a aidé à rester motivé tout au long de cette
aventure.
Cilaos :
65km, 381éme.
J’arrive au stade après avoir traversé une petite rivière.
Toujours
autant de spectateurs, et quelle ambiance !!
Je suis alpagué par les
jeunes kinés qui me demandent si j’ai besoin d’un check-up ?! Quelle bonne
idée, si on me prend par les sentiments ! Une vingtaine de min de pur
bonheur, allongé sur une table, un kiné pour chaque jambe, et l’envie de me
laisser aller à une petite sieste…
Je récupère
mon sac de change et je vois qu’il est possible de prendre une douche, allez
hop c’est parti, ça va faire le plus grand bien de se débarrasser de ce mélange
de poussière et de sueur. Par contre, on n’est pas à l’hôtel, faut pas
exagérer, l’eau est glacée !!! Mais tellement revitalisante, ça fait un
bien fou après le massage.
Changement
de tenue, de chaussette, de batterie de la GoPro, de pile pour la frontale,
comme ça s’est fait… Je me sens frais comme un gardon !! Reste plus qu’à
faire le plein énergétique à la « cantine ».
J’ai le
droit à un poulet-pattes, top !
J’avais prévu aussi un gâteau de riz dans
mon sac de change pour le dessert. J’en profite pour recharger mon CamelBag.
J’étais parti au départ avec 1,5l de boisson énergétique ISO+ de Décathlon,
mais ensuite je n’ai fait que remplir à l’eau plate, en prenant simplement du
coca en complément sur les ravitos. Mais pour réhydrater correctement et
rééquilibrer les pertes en sel, j’ai prévu dans mes deux sacs de change des
dosettes de Sodium made in Isostar pour ma poche à eau et des comprimés GU
electrolyte à dissoudre dans mes soft flask. Pour contrer la détérioration des
fibres musculaires et améliorer la résistance, j’ai pris 2 gélules de BCAA de
chez STC nutrition. Efficace ou pas ?? En tout cas, aucune crampe à
déplorer, je me suis senti musculairement au top pendant 2 jours.
Après 1h15
de pause reconstructrice, je repars motiver à l’assaut du col du Taibit, point
de liaison entre Le cirque de Cilaos et le cirque de Mafate. Cela promet un
beau spectacle visuel !
Deux gars du
team EDF Réunion me précèdent dans les rues de Cilaos, et je laisse mon regard
flâner sur les jolies maisons créoles de ce cirque.
Ils ont la chance d’avoir
leur propre assistance avec tente EDF et pas mal d’accompagnateurs sur chacun
des gros ravitos, un luxe ! De plus ils sont tous équipés de tenues
personnalisées par Compressport, sympa y’a pire ! Et justement, lorsque
une femme de l’assistance Compressport leurs proposent un brassard pour
s’éponger, je saute sur l’occasion et lui demande en rigolant et avec un brin
de culot si je ne peux pas en avoir un aussi !! Bien sûr me dit elle et
hop je récupère le mien ! Merci Compressport !! La bonne surprise,
c’est qu’il est personnalisé Diagonale des Fous 2013 avec le profil de
l’épreuve brodé, un joli cadeau souvenir !!!
Le Profil pour ne pas oublier... |
Sympa comme cadeau!! |
C’est parti
pour l’attaque du Taibit, quelques lacets, une descente vers Cascade Bras Rouge avant d’arriver à un premier ravito,
histoire de prendre le maximum de force pour braver le cirque de
Mafate.
Pied
du Taibit : 70km, 418éme. J’ai rétrogradé au classement du fait de ma
longue pause à Cilaos. Pas grave, l’important depuis le départ, c’est d’aller à
La Redoute et non pas de chercher une quelconque performance de place ou de
temps…
Je me
désaltère et me lance dans la série de marche entamant cette deuxième partie,
la plus longue.
La difficulté impose un effort soutenu. Je poursuis à distance
un « randonneur accompagnant » et ça me tire vers l’avant, il a un
bon rythme et moi aussi du coup, je rattrape bon nombre de raideurs.
La montée
me parait très longue et lorsqu’au détour d’un virage, un petit ravito
improvisé se dresse sous des toiles de tente, je m’arrête bien volontiers pour
déguster un thé soit disant énergisant et dont je veux bien en tirer tout
l’avantage ! Je charge en sucre, ça ne peut pas faire de mal. C'est délicieux! On est cinq-six
à être là assis sur un banc à profiter de ce pur moment d’échange avec ces gens
exquis qui nous apportent tout leur soutien.
Bon il ne
faut pas non plus s’endormir, je serais bien rester mais j’aimerais bien passer le sommet avant la
nuit !!
Malheureusement,
ce n’est pas la nuit qui m’attend au sommet du Taibit mais les nuages, quel
dommage !!
Je me
faisais une joie de pouvoir contempler sur cette crête une vue imprenable sur
Mafate et Cilaos, que neni ! Malgré une éclaircie, rien à voir, tant pis,
ce sera pour une prochaine fois !
Je ne
m’apitoie pas plus sur mon sort et plonge dans la descente ou plutôt les
escaliers vers Marla. Ces marches sont une constante depuis le départ et sont
extrêmement traumatisantes à la longue, me provoquant des pointes sous la
rotule. Les tendons commencent à bien morfler!
Il faut dire
que je n’ai pas vraiment l’habitude de les solliciter autant, se faire 10000
marches de step dans la journée n’est pas tout à fait commun par chez nous…Encore
si elles étaient normées, mais là un coup elles font 30cm de haut, un autre
coup c’est 70, appelez-moi l’architecte et le maçon !!!
Bref, Marla
est en vue, j’ai l’impression d’arriver sur une autre planète, pas de route,
pas de voiture, quelques maisons çà et là, ça respire le calme et la tranquillité.
Le cirque de Mafate a cette particularité de n’être accessible qu’à pied ou par
hélicoptère… Un vrai havre de paix pour qui recherche un peu de quiétude. C’est
zen !
Marla : 80km, 357éme.
Je me remets à table, et prends une bonne
ration de riz avec du poulet grillé. Je fais la connaissance à ma table de deux
coureurs avec qui on discute des prochains km à venir et de la stratégie à
adopter quant au fait de faire une pause dodo ou pas.
Ils repartent ensemble
avant moi, j’ai encore le plein à faire et je décide d’attaquer le café pour me garder bien éveillé.
Mon GPS donne des signes de faiblesse, 17h de course, l’autonomie reste
homogène avec la CCC où elle avait
tenue le même temps. Je prépare donc ma batterie autonome PowerMonkey (voir le détail ICI) que je
n’ai encore jamais utilisée mais qui s’avérera finalement très facile
d’utilisation et en 1h, ma Garmin aura retrouvée pleine puissance, c’est nickel
et ça me permettra d’avoir une trace complète !!!
Rechargement avec le PowerMonkey dans le sac!! |
Je reprends
alors tranquillement mon chemin vers Ilet à Bourse.
Depuis
Cilaos, les sensations sont vraiment extras, j’avale les difficultés avec
aisance et je m’éclate dans les parties techniques, c’est du pur plaisir !
Je monte le
col de Fourche puis le col des Bœufs à toute berzingue et remonte toujours pas
mal de coureurs, on sent que la fatigue se fait bien sentir chez certains. La
luminosité commence à faiblir aidée par le brouillard bien présent par endroit.
En redescendant du col des Bœufs, je rejoins mes 2 camarades rencontrés sur Marla
et décide de les accompagner dans la descente du sentier Scout.
Sentier
Scout : 90km, 301éme.
Encore une
fois, je suis déçu de ne pas pouvoir faire ce chemin de jour car ce sentier
Scout est très difficile techniquement avec des passages sur crête et des
lignes de vie lorsque le ravin est proche. Visuellement, ça aurait pu faire de
magnifiques images avec la GoPro, tant pis!!
La nuit
tombe maintenant franchement et on forme un autobus de 6-7 coureurs pour
continuer la descente, c’est plus rassurant à plusieurs. La vitesse est très
lente, on ne prend aucun risque avec ces nombreux précipices.
Je redoute
un peu cette nouvelle nuit, elle risque d’être déterminante pour la suite de
l’aventure. Je n’ai jamais fait plus d’une nuit blanche et je me demande
combien de temps je vais être capable de rester éveillé ?! En attendant,
la fatigue ne se fait pas sentir pour le moment et je compte bien continuer
tant que je serais lucide.
Ilet
à Bourse : 98km, 301éme.
J’ai pris un peu d’avance sur mes comparses car
je sentais que le rythme était trop lent et risquais de m’endormir à la longue.
Je ne m’attarde pas trop sur ce ravito, un café, puis je repars direction Grand
Place.
Je reprends
mon allure assez soutenue et arrive vite à ce nouveau point de ravitaillement.
Grand
Place : 103km, 280éme.
Je rentre
maintenant dans un nouveau monde, le monde de l’Ultra, inconnu pour moi, c’est
parti pour l’aventure !!
Cette fois
je profite de consulter les kinés pour mes genoux qui sont toujours douloureux
dans les descentes. La kiné me dit que c’est les tendons qui s’enflamment un
peu, et me fait deux beaux
strapping. J’ai l’air maintenant d’un grand blessé.
Place à la
bouffe, coquillette, une tasse de café. 45min de pause au total.
Un gros
morceau m’attend, la montée vers le Maido pour sortir du cirque de Mafate.
La kiné m’à
dit qu’il fallait encore 4h jusqu'à Roche Plate et 6h pour le Maido,
gloups !! Il n’y a que 12km à faire…mais 2000m de D+, ça va piquer !
Pas de temps
à perdre, je repars. Virginie me passe un petit coup de fil pour prendre des
nouvelles et me raconter sa journée avec les filles, ça fait du bien, elle va
aller se coucher pour la deuxième fois et moi je suis toujours en train de
crapahuter, c’est dingo !!
Je croise
bon nombre de coureurs couchés dans les bas côtés sous leur couverture de
survie, c’est assez hallucinant. Certains sont même juste assis, la tête sur
les genoux. Moi ça va toujours, j’ai pas mal de patate et je me suis mis dans
le mode PacMan, je bouffe un à un les concurrents, ça m’occupe l’esprit dans
cette nuit de pleine lune. Les nuages se sont maintenant résorbés et on verrait
presque comme en plein jour ! On voit parfaitement les reliefs des
remparts du cirque et même de nuit, c’est grandiose !
Côté
température, il fait relativement doux et après avoir hésité à renfiler ma
veste, je continue ma progression juste en Tee-shirt, ça évite de trop
transpirer et se déshydrater.
Roche
Plate : 110km, 249éme
Après un peu
plus de 3h, j’arrive au premier palier de Roche Plate, y’a que des morts, des
gars allongés partout, certains assis transis de froid essayant de se
réchauffer avec une soupe, moi j’ai chaud, bizarre !! Je suis en pleine
bourre ! Ca sent la
sinistrose ici, il ne faut pas que je m’attarde!! Je bois un café
accompagné de petits sandwichs saucisson et pâté pour changer des pates.
Remplissage des flasks, toujours à l’eau, il ne faut pas changer les bonnes
habitudes.
Et c’est
reparti, je tiens bien le choc, toujours pas de gros signe de fatigue, ça
m’arrive de bailler par moment mais j’ai les idées claires.
C’est le
dernier tronçon vers le Maido et la sortie de Mafate. Le sentier est bien pentu
et très difficile, la progression est ultra lente et en levant la tête, je vois
les lucioles très haut dans la montagne, je me rappelle des récits de coureurs
qui confondaient les frontales avec les étoiles par moment, et ben ça pourrait
être ça dans mon cas laissant entrevoir une longue, très longue ascension. En
regardant derrière moi, de l’autre côté du Cirque, je vois aussi un cordon de
frontale descendant de Grand Place vers Roche Plate, ça me parait bien loin
maintenant et ils ne savent pas encore ce qui les attends !
Soudain un
bruit sourd dans mon casque, c’est un ébouli, whaou, ça fait froid dans le dos,
on entend les roches se fracasser dans la vallée dans un vacarme impressionnant,
j’espère que personne n’était dessous, ça réveille bien en tout cas et je me
mets à flipper en regardant au dessus de ma tête !!
J’arrive à
un passage sécurisé par des bénévoles, le chemin ne fait pas plus de 1m de
large, à gauche un câble accroché sur la paroi, à droite le vide sur plusieurs
centaines de mètre…Faut avoir le cœur bien accroché ! Si quelqu’un ne
tient plus à la vie, c’est ici que ça se passe !
Les derniers
lacets avant d’en terminer, la fin est proche mais c’est toujours aussi dur.
Enfin en haut, le vent est assez fort et froid, on était bien à l’abri le long
du rempart. J’enfile vite fait ma veste que j’ai laissé à portée de main dans
le filet de mon sac Hydro SLAB 12l, un vrai petit bijou ce sac !! (voir en détail ICI)
Encore 2-3km sur la crête avant d’arriver au ravito du Maido.
Encore 2-3km sur la crête avant d’arriver au ravito du Maido.
Maido tête dur : 115km, 193éme. Là ça caille bien, même à l’abri
de la tente de ravito, y’a du vent dans les voiles. Un café, je ne m’attarde
pas, le refroidissement guette et sournois comme il est, il pourrait vite me
mettre KO.
Il y a
maintenant 12km de descente pour regagner le littoral et je fais la
connaissance d’un raideur venant de l’Essonne, du club de Triathlon de
Palaiseau, super sympa, on se tape la discussion et le temps passe plus vite.
Plusieurs autres coureurs se raccrochent au wagon, la progression est alors
plus cool et somme toute assez rapide. A cette allure-là, je vais être à la
Redoute dans la matinée (je ne savais pas encore ce qui m’attendait !!) On
croise encore des gars dans les bas-côtés et dans les bras de Morphée.
Les 4
derniers km sont éprouvants et interminables, la pente est douce mais toujours
aussi traumatisante pour les genoux dont les douleurs commencent à
réapparaitre. J’ai hâte d’arriver à Sans Souci maintenant. En plus des genoux,
les pieds ont gonflés et deviennent de plus en plus douloureux, et une
tendinite au releveur au niveau de la cheville fait son apparition, le corps
commence à montrer ses limites…
Enfin Sans
Souci, j’en peux plus et ait laissé filer le groupe dans lequel j’étais et qui
a explosé, je ne suis pas le seul à souffrir !
Sans
Souci : 130km, 158éme.
Une petite douceur nous attend, des crêpes !!
hummm trop bon, fraise, abricot, sucre, ça fait un bien fou pour les papilles
qui n’ont pas été trop gâté jusqu’à présent niveau saveur !
Je me refais
une séance crémage de pied pour limiter les frottements, pas de grosses
ampoules mais je ferais quand même un passage au podologue lors du prochain
point de passage au stade de Halte Là.
Une dernière
petite crêpe pour la route et ça repart, je prendrais plus de temps au stade
dans 4km.
Avant cela,
il faut traverser la Rivière des Galets, un couloir très large à sec mais
portant bien son nom avec ses galets partout. Passage pas super intéressant
mais on ne peut pas toujours faire que du petit sentier!
J’arrive à
Possession, au Stade Halte Là, il est 6h30 et les rayons du soleil commencent à
flirter avec les sommets, la température n’est pas encore torride. Le stade est
quasi vide, hormis les bénévoles, soigneurs, kinés, podologues, en même temps,
c’est normal, il n’y a plus tant de monde que ça devant moi.
Possession
Stade Halte Là : 135km, 155éme.
Je récupère
mon deuxième sac de change, passe la troisième tenue que j’avais prévu pour le
final et file à la kiné pour me faire masser les quadris et re-strapper les
genoux. Ensuite, je change de table et confie mes pieds aux podologues. Juste 2
petites ampoules, mes pieds sont propres me dit on !!
Je vais
ensuite me restaurer et en discutant avec un autre coureur de ce qu’il nous
reste à parcourir, je lui dit que l’on a fait le plus dur et que vu le profil,
ça devrait être plus facile et plus rapide maintenant jusqu’à l’arrivée. Il
sort alors son parcours détaillé, compte, et me dis : « Ben il reste encore 1700m de D+, ce
n’est pas fini !! »
Gloups, je ravale ma salive, le profil de l’épreuve étant fortement
trompeur, j’ai eu la mauvaise idée de penser que ce serait plus simple en bord
de littoral. Ça m’entame bien le moral à ce moment-là. Je refais le plein de
mes réserves et repars après 1h30 d’arrêt en direction du Chemin Ratineau. Le
soleil cogne dur maintenant et tout en avançant je me pommade de crème solaire
pour ne pas rôtir comme un poulet.
J’appelle
Virginie, elle est déjà en route pour venir me voir à Possession école, elle a
vu en se réveillant que j’étais déjà sur le littoral et du coup se hâte pensant
que je serais rapidement à ce ravito.
Chemin
Ratineau : 139km, 186éme
Je le
pensais aussi mais pourtant il me faudra presque 3h pour faire ce bout de
13km ! Interminable ! Ce chemin est semé d’embuche, surtout dans les
descentes où il faut s’agripper aux branches pour ne pas glisser.
En cours de
route, je rejoins un raideur dont la silhouette ne m’est pas étrangère, il
s’agit d’un coureur réunionnais que j’avais déjà rencontré en 2012 sur le
parcours de la 6000D, on avait fait les 5 derniers km ensemble, trop
rigolo !! Il m’explique à son tour que la fin du parcours va être long,
très long et que ça ne va pas être une partie de plaisir, surtout avec la
chaleur qui va s’intensifier.
Je reprends
l’avantage dans une montée, là où ça va encore bien pour moi, je monte comme un
cabri !! Par contre dans les descentes, ce n’est pas la même histoire, je
suis en souffrance, les doigts de pieds au bout des chaussures, ça tape, ça
cogne aussi dans les genoux et j’ai un point sur le côté du fessier, au niveau
de la hanche qui commence à m’embêter.
On retombe
alors en bord de mer et la chaleur devient vraiment plombante, je bois beaucoup
plus que depuis le début de la course, ça serait dommage de se faire une
déshydratation maintenant.
Possession
école : 148km, 186éme
J’arrive
enfin aux abords de l’école de la Possession, Virginie et les filles sont
venues à ma rencontre, je ne les avais pas revue depuis le départ soit 36h.
Je me traine
lamentablement et commence à fortement accuser le coup, la fatigue physique et
mentale, la chaleur, les douleurs, ça devient vraiment dur et il est temps que
cela se termine !! Malheureusement, il reste encore 20km…C’est dans c’est
moment-là que la tête prend l’avantage et qu’elle permet au corps d’avancer
encore et toujours.
Ça va être
plus long qu’imaginé au petit matin, il est 10h40 et je ne pense arriver
maintenant qu’en fin d’après-midi à La Redoute.
Après une
pause soutenue et un remplissage des réservoirs, je reprends la direction du
passage redouté de tous, le fameux chemin des Anglais. Les filles
m’accompagnent un peu le long de la Route Nationale, je ne réfléchis plus, la
gestuelle s’automatise et je suis seul dans ma tête, seul face à moi-même, il
faut que je m’accroche encore un peu…
Le pied du
Chemin des Anglais me fait face à présent, c’est parti pour l’éclate totale,
environ 5km de grosses dalles volcaniques complètement difformes et tantôt à
peu près rangées et alignées, tantôt complètement disjointes et explosées.
Autant dire que l’allure est proche de 0. On ne sait jamais comment poser les
pieds, c’est horrible et très déstabilisant, on est en équilibre perpétuel !!
A chaque
virage, j’espère voir la fin de ce supplice mais non. Le chemin est en plein
soleil, aucune zone d’ombre pour respirer et les dalles noires brulent les
semelles, la chaleur est accablante !
Je me fais
alors violence et m’accroche à un coureur réunionnais qui met encore du rythme
dans ses pas, pour que ce mauvais moment passe plus vite. Au bout d’un moment
qui m’a paru une éternité, je lui demande si c’est encore long. Il me
répond : « environ 45min à 1h si on continue sur ce rythme »
Arfffff !!, deuxième coup de massue !!
Je n’ose
plus regarder devant, ni mon GPS, ça n’avance pas assez vite, j’ai le regard
accroché à ses chaussures. Enfin, la descente sur Grande Chaloupe, là aussi un
grand moment de solitude. Les pierres ou dalles comme vous voulez sont sans
dessus dessous.
Je m’arrête, déconcerté devant un tel chantier, c’est un vrai
calvaire dans ces derniers mètres !
Grande
Chaloupe : 155km, 200éme
Un bénévole
arrose les casquettes pour refroidir le moteur, la mienne est imperméabilisée
et du coup l’eau déperle sur les bords, elle me revient aussi sèche, la
loose totale!!
En
remplissant mes bidons, je demande comment est le prochain tronçon jusqu’au
Colorado et elle me dit que c’est la même chose que le chemin des Anglais mais
en plus plat et sur 9 km !! Bim, allez prends toi ça dans les
dents !! Là c’est trop, j’ai des soupapes qui lâchent, comment je vais
faire, c’est de la folie !!
Un panneau à
la sortie du ravito donne les temps de parcours : 3h pour les rapides, 5h
pour les plus lents !!
Je repars
démoralisé et en trainant des pieds. Je me retrouve à nouveau face à cette
nouvelle pente amorçant le chemin des Anglais deuxième portion. Les premiers
virages sont extrêmement pentus, toujours avec ces satanées pierres mais en
prenant de l’altitude, le chemin est moins perturbé que la section précédente,
mieux, il y a même des couloirs sur les côtés où les dalles font défauts.
Ouf !, ça facilite grandement l’avancée et finalement au bout de 2-3km, on
sort de cet enfer et on atterrit sur la route, quel soulagement ! J’ai dù
mal comprendre les explications de la bénévole, manque de lucidité ! Tant
mieux !
J’ai trouvé
la compagnie d’un réunionnais (que tous les gens croisés appellent Moustache,
presque le même que le nôtre mais en créole !!) toujours aussi sympathique
les uns que les autres. En le rattrapant, il m’interpelle et me dit avec
son accent créole (trop drôle !) : « T’en as pas marre de
me dépasser, tu vas où comme ça ??!! » Effectivement, ça fait un
paquet de km qu’on se tourne autour, je le double, il me repasse pendant mes
arrêts ravito et ainsi de suite… Je décide du coup de rester avec lui, on se
tient compagnie et on discute de tout et de rien, un bon moment
d’échange !!
Moustache créole! |
En passant
dans la bourgade de St Bernard, il me montre là-haut dans les hauteurs
l’endroit où il faut encore grimper pour atteindre le ravito de Colorado, ben
on y est pas encore !!
Après un
dernier effort, assez violent d’ailleurs, (mais les montées passent toujours
aussi bien dans les cuisses), on arrive enfin au terme du D+, et je me laisse
glisser tout doucement vers Colorado.
Colorado :
164km, 191éme
Un bénévole
nous donne nos places au classement, je suis surpris car je me voyais bien plus
loin vu le nombre de gars qui m’ont dépassés dans les derniers km.
Il reste 4km
de descente avant la Redoute. Mo me passe un petit coup de fil, elle me dit
qu’il y a du monde qui me pousse derrière, ça fait du bien, tout comme les
dizaines de SMS et autres coup de fils que j’ai pu recevoir tout au long de
l’épreuve. Ca me booste pour en finir au plus vite. Le plaisir n’y est plus, un
peu gâché par ces douleurs dans les pieds. J’ai l’impression d’avoir les doigts
de pieds au bout des chaussures.
Encore un
peu plus d’1h et ce sera la délivrance. Chaque pas dans la descente est une
souffrance et j’essaie d’amortir au maximum tous les chocs. Cette dernière
partie est encore très technique avec beaucoup de rochers et de marches. Je
n’ai qu’une hâte, c’est de voir et dominer le stade de La Redoute.
Je suis
péniblement deux accompagnateurs qui descendent aussi et qui à plusieurs reprises
m’encouragent et me demandent si je veux passer devant mais non leur allure me
convient mieux !!
Ca y est,
j’aperçois la fin de la descente, on y est !!
Virginie et
les filles m’attendent en bas du sentier. Elles vont pouvoir m’accompagner
jusqu’au stade, il y a énormément de monde, on m’encourage, c’est énorme et
pourtant j’ai du mal à me lâcher, à me rendre compte de ce qui se passe, à
exprimer mes émotions, j’en n’ai plus !!
Je crois que là, je n’ai plus
vraiment la lucidité et mon cerveau n’arrive pas à décrocher de ce rappel du
corps qui dit qu’il est temps de mettre un terme aux souffrances et aux douleurs
que je ressens aux pieds. Je veux que cela s’arrête !
Cet état de
fait du coup me gâche en partie la joie que je me faisais d’être à l’arrivée,
de retrouver les miens et de partager avec eux ce moment. Je suis heureux, oui
mais cette arrivée je l’avais pensé mille fois depuis des mois, les larmes qui
me venaient lorsque je m’imaginais arrivant au bout de ce défi. Ces émotions
positives que j’ai ressenti pendant la course, que j’extrapolais déjà, et qui
m’ont amené jusqu’ici. Le corps a pris le dessus et m’a annihilé ces émotions. Je
suis vidé !
C’est une
petite déception après coup, j’aurais aimé vivre cette arrivée différemment
mais rassurez-vous, je dresse un tableau un peu sombre mais je ne l’ai pas si
mal vécu, le bonheur est là, y’a pas de doute, je passe l’arrivée accompagné de
mes deux louloutes, Virginie immortalise cet instant. Je l’ai fait !! J’y
suis arrivé !! Je suis un OUF !!
La
Redoute, Samedi 19 Octobre à 16h24’, je suis arrivé…
168,5km, 41h24’, 199éme, 10000m de D+
Un peu plus de 1300 raideurs seront Survivor cette année, un bon cru!
Mon cerveau
tourne au ralenti, je suis sur une autre planète ! Je n’ai pas dormi
depuis presque 57h, dont 41h de course... C’est clair qu’il doit me manquer
quelques connections !!!
Après avoir
mangé une petite collation d’après course, je pique du nez, il est temps de rentrer me coucher…12h
d’affilé !! Rien vu passé !
Au réveil,
bizarrement, pas de grosses courbatures, les massages reçus pendant la course
ne doivent pas y être étranger. Par contre, j’ai la cheville droite qui a
doublé de volume, bonne tendinite du releveur et les doigts de pieds qui me
lancent quand même pas mal. Passage devant le miroir, ouch, j’ai pris un bon
coup de séchoir, le visage émacié, creusé. Jamais je n’ai été aussi affuté que
ça, un bon régime dont je n’avais pas forcément besoin !! J’ai dû perdre
au bas mot 3 bons kilos. La chaleur aidant, je suis complétement
« dilaté », ultra veineux des jambes et même du torse, jamais vu
ça !
J'ai ce sentiment de sentir le débit sanguin remonté des pieds vers le haut, impressionnant!
J'ai ce sentiment de sentir le débit sanguin remonté des pieds vers le haut, impressionnant!
Pour
info : mon poids en temps normal : 70-71kg
Mon poids de
forme avant la course : 68kg
Mon poids
estimé après la course : 64-65kg
Mon poids
15jours après la course : 67kg
Il faudra
certainement plusieurs semaines au corps pour se régénérer…(je vais pouvoir en
manger des raclettes cet hiver !!)
Que de
chemin parcouru, depuis mon premier marathon en 2006, puis mon premier 80km à
l’Ecotrail de Paris en 2009, 2x un marathon! ça paraissait déjà insensé !
Puis mon premier 100km à Chamonix cet été, me demandant encore à l’arrivée
comment je ferais pour aligner 70km de plus… 2 gros challenges personnels réalisés en peu de temps et j’ai pu enfin découvrir de quoi j’étais fait
physiquement mais surtout mentalement. J’ai appris à me connaître un peu plus
et repousser mes limites très très loin, à un niveau dont je n’aurais pas
imaginé avant et qu’on ne peut à mon avis découvrir qu’en se lançant sur ce
genre d’épreuve… Ca me rendra certainement encore plus fort dans le futur…
J’ai survécu
à ce pari un peu fou qui m’attirais depuis des années, réaliser mon rêve et je
voulais tous vous remercier pour votre soutien et vos encouragements, amis de
vélo, amis de boulot, amis de Facebook, amis de Kikourou, amis de mon blog,
amis tout court, ma famille bien sûr, mes frangins, mes parents, beaux parents,
Franck et JP qui m’ont motivé pour me lancer (merci les mecs !!). Steph et
Sand qui m’ont fait un super boulot sur le blog pour vous tenir informé de ma
progression et enfin et surtout ma petite femme d’amour qui est ma plus fidèle
supportrice et qui a toujours accepté mes défis à la noix et les contraintes
que cela impliquent, je t’aime fort !!
Merci aussi pour
la superbe casquette personnalisée qui m’a donné le Power !!!
Voilà j’ai
un entourage de Ouf et on forme une team de winner, j’espère pouvoir vivre
encore plein de nouvelles choses avec vous, aussi merveilleuses que cette
aventure physique, mentale et humaine !!
Enfin, à
tous ceux qui voudraient réaliser ce challenge, allez-y, lancez vous, réalisez votre rêve!! C’est
une magnifique expérience qui vaut vraiment le coup d’être vécue.
Il va
falloir maintenant que je me trouve un nouvel os à ronger, mais tout va me
paraître bien fade pour l’instant…
Ma Trace GPS:
Le reportage très complet de Réunion 1ére:Le cadre souvenir fait par ma Maman, sympa non!! |
Quelques conseils sur la préparation au Grand Raid: http://brunopoulenard.blogspot.fr/2015/03/conseil-preparation-diagonale-des-fous.html
Quelques anecdotes rigolotes sur les hallucinations!!
Le Budget Grand Raid/Diagonale des Fous 2013:
Une question que l'on se pose souvent en amont, quel budget faut il prévoir pour participer à cette grande course?
Pas évident de trouver une réponse sur le net, surtout que cela dépend pas mal des prestations que l'on choisi sur place.
Bref, comme j'essaie d'être le plus complet sur cette aventure, voici donc pour information le contenu de ce que cela m'a coûté pour les principaux postes de dépenses:
- Inscription au Grand Raid: 150€
- Billets d'avion A/R:797€ par Air Austral (très bonne prestation!!)
- Hébergement (Tropic Appart Hotel St Gilles): 119€/nuit pour un duplex 4pers (1 lit double, 2 lit simple)
- Location voiture: 25€/jour
- Nourriture: La vie est globalement plus cher là bas, il faut donc éviter tous les produit importés que l'on consomme habituellement (nutella, ketchup, m&ms...:-)!!) et manger local! Bon les restaurant sont assez cher aussi, mais on trouve de petites "cantines" de bord de route où la portion de Rougail ou de Carry se vend 5 à 6€.
Les marchés sont de bonnes adresse aussi pour faire le plein de fruits et Samoussas à moindre coût.
Je serais de retour en 2016 pour tenter le doublé!!
N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions, je me ferais un plaisir d'y répondre!!!
Merci pour ce CR, malgré que cela soit une épreuve de taré, cela donne envie de s'y lancer ! Va falloir que je travaille mon mental/physique et des épreuves intermédiaires avant !
RépondreSupprimerEncore bravo pour cette diagonale des fous Bruno ! =)
Oui c'est sûr, il faut se faire une petite expérience, c'est plus prudent!!
SupprimerMerci Bruno pour ton compte rendu, superbe. J'ai revécue ma course avec quelques heures de retard :) Je me suis moi aussi lancé dans mon compte renduJ'ai pu découvrir le chemin des anglais grâce a ton compte rendu qui me manque car c'est au moment de mon gros trou noir pendant la course. Merci.
RépondreSupprimerMerci Jean-Phi, hâte de lire le tient aussi, ça m'intéresse d'avoir ton point de vue avec le décalage, on a pas vu les mêmes choses...
SupprimerJe peux le mettre en ligne aussi si ça te dit, ça intéresse toujours le partage d'expérience! A+
Salut Bruno, une fois de plus, je te dis RESPECT, vraiment et sincèrement. La Diag est une aventure que j'aimerais faire, et en lisant ton compte-rendu, et surtout en voyant toutes tes photos, on se rend compte que c'est un parcours de Grand Malade !!!
RépondreSupprimerj'ai suivi ton parcours le jour J, sur ton blog, sur Facebook et aussi sur le direct-live, et petit à petit, tu avançais et tu m'impressionnais.
J'me suis un peu senti concerné sur ton passage avec les étoiles et les frontales ;
Encore une fois, RESPECT, et maintenant, une grosse récup avant de pouvoir te relancer physiquement et mentalement sur une autre épreuve. BRAVO
Une de fois de plus, merci Laulau!! Si je peux aider par mon parcours certains à se lancer, alors ça me fera d'autant plus plaisir! Je te souhaite de pouvoir vivre cette aventure un jour!!
Supprimersuper CR !!!!!! moi qui t ai suivi presque non stop(par contre moi j ai dormi !!! ) avec les info sur le blog et Facebook , j avais hâte de te lire !!!!
RépondreSupprimerque dire a part effectivement que t ai un fou et un grand champion !!!
merci a toi de nous faire vivre cette épreuve avec ton CR !!!!
magnifique photo du passage de la ligne avec tes filles !!!!
Merci Seb! Je suis pas un grand champion, juste un parmi les autres, à chercher du plaisir dans la souffrance!! ;-))
Supprimerah mes yeux SI vu ce que tu realise a chaque fois !!!!
SupprimerEncore Bravo Bruno !!
RépondreSupprimerÉnorme aventure que tu nous as conté ! de bien belles photos nous invitant aux voyages...tu m'as fait rêver...souffrir sur ces pavés des années 1200 ^^ encore une fois
ton récit et future vidéo ( je l'attends avec impatience celle la !!) susciteront sur les prochains visiteurs " l'envie" de tutoyer ses limites...de vivre de belles émotions...
Merci Franck, le récit avec les photos à été aussi long à faire que la course!!, j'ai transpiré mais je l'ai fait avec de l'émotion car je me suis replongé avec plaisir dans mes souvenirs. J'attaque la vidéo maintenant!! T'es Franck d'où au fait? ;-)
SupprimerJe réside à Conflans St Honorine ...je suis tombé par hasard sur ta vidéo du
Supprimermarathon de NYC (en voulant me remémorer l’atmosphère de cette ville
exceptionnelle !) et j l'avais trouvé exceptionnelle vraiment très bien réalisée
à des années lumière de ce que l'on peut trouver .
Merci Franck pour ta réponse, ça me permet de connaître un peu mieux mon auditoire!! T'as courru aussi à NY ou juste en touriste?
SupprimerNYC en touriste mais pourquoi pas un jour le marathon....je me suis promis d'y retourner pas eu le temps en une semaine de tout faire et voir.
SupprimerUn super cr pour une sacrée aventure, bravo Bruno ! Encore un très beau classement après la CCC toute proche, re-bravo ! Les photos sont superbes, vivement la vidéo, peut-être arrivera-t-elle à me convaincre à tenter un jour cette terrible course car pour le moment c'est niet, chui pas fou moi ! ;-)))
RépondreSupprimerMerci Gilles, je vais faire de mon mieux alors pour en remettre une couche avec la vidéo!!! :-))
SupprimerBonjour, Bruno, un magnifique CR, j'attends la vidéo avec impatience, en tout cas depuis que j'ai découvert ton blog par hasard j'ai 3 objectifs à atteindre : acheter une gopro, faire le marathon de NY et la diagonale (un jour...)
RépondreSupprimerDom (Dinan-Bretagne)
Merci Dom, y'a au moins un objectif de facilement réalisable!! ;-)) Les deux autres seront certainement un peu plus physique mais c'est deux magnifique challenge, chacun dans son style, NY pour son ambiance et La Réunion pour tout le reste!!
SupprimerEn tout cas ton commentaire me fait bien plaisir car c'est le but que je veux atteindre en tenant ce blog: Donner de l'envie aux autres par le partage d'expérience, merci à toi de me suivre!!!
Merci à toi Bruno, car effectivement pour un jeune trailer comme moi, pas par l'âge, bientôt 43 ans, c'est une source d'infos. Peut être aurons nous l'occasion de nous rencontrer sur un trail breton ou ailleurs. En ce qui me concerne pour 2014, le Bretagne Ultra Trail en avril avec 63km, le raid du golfe 87km en juin, un premier trail de montagne si le tirage au sort est favorable avec l'OCC et un demi belle ile en trail en septembre 2014, donc une deuxième année de trail bien remplie avec 3 objectifs principaux.
SupprimerCa fait un petit moment que je voudrais venir courir en Bretagne. Ton planning a l'air sympa!! De mon côté, je suis en train de réfléchir au mien, c'est compliqué y'a tellement de courses, mais j'avais en ligne de mire le trail de Guerlédan et Entre Landes et Bruyères à Erquy...A voir
SupprimerEffectivement c'est pas les courses qui manquent, je pense qu'en Bretagne on a que l'embarras du choix au niveau date. Landes et Bruyères est magnifique et si en plus le temps est clément alors...c'était mon deuxième 32 km l'année dernière, 1000 coureurs au départ, un parcours principalement côtier sauf au début, je le recommande sans problème. Guerlédan une institution, je n'ai pas encore l'occasion de le faire et mon planning de l'année prochaine ne me le permettra pas mais il est dans ma longue liste. Belle ile en trail n'a lieu que tous les 2 ans alors c'est l'occasion ou jamais en 2014.
Supprimerbravo bruno tres beau cr et superbes photos(impressionant) j attends avec impatience la suite .j ai 58ans tes crs et videos m ont redonne l envie de faire du trail 15 ans apres avoir arrete.merci encore jc
RépondreSupprimerMerci JC, content de pouvoir te donner de la motivation pour rechausser tes running!!!
SupprimerBravo Bruno pour ton exploit et pour nous avoir permis de te suivre tout au long de ton périple. Ton CR est super avec des photos de ouf en attendant ta vidéo. Un coureur super costaud mais qui reste lui même simple sans tralala, avec pour moi les vraies valeurs du trail. Merci encore.
RépondreSupprimerTon point de vue me fait super plaisir car c'est exactement cette image que j'essaie de véhiculer dans mon blog. Donner du plaisir, rencontrer et partager, c'est plus sympa que courir tête baissé sans profiter du paysage et de l'ambiance!!
SupprimerBon des fois, compétiteur oblige, ça me titille ne pas faire la course à bloc mais bon, les retours que j'ai du blog sont tellement plus plaisant...;-))
En tout cas merci à toi le Givré pour tes précieux encouragements!!
Au fait, tu ne peux pas m'en dire plus sur ton identité, je suis frustré!!
Bruno,on aurait pu se croiser sur L'Origole 2012, Auffargis et Josas 2013 ou sur ton terrain d'entrainement favori la revanche, les 25 Bosses ou les Vaux de Cernay mais toi tu es un avion de chasse , nous n'avons pas la même vitesse. Pour les encouragements c'était normal, on a la même passion et puis l'important c'est d'être Finisher et de prendre du plaisir même si de mon coté , le combat avec les barrières horaires donne encore plus de piment. On se voit aux Flambeaux .A+ et bravo encore en attendant la vidéo... ;)
SupprimerAie! Je suis plus fort en course à pied qu'en devinette!! ;-)) Va falloir que je recoupes tout les classements des courses pour te trouver...
SupprimerBon ben au Flambeaux avec plaisir pour pouvoir mettre un visage sur ce mystérieux pseudo!! ;-))
Je n'y étais pas mais les précisions que tu nous donnes rendent le récit captivant (enfin pour des gens qui aiment le trail). au fur et à mesure de la lecture, j'avais des douleurs aux jambes lol. J'ai faillit verser une petite larme en lisant la fin... Snif. J' attend ta vidéo pour me reprendre une calque!! A+ pour de nouvelles aventures. JPG
RépondreSupprimerToi, verser une larme, pas possible, t'es insensible aux émotions!! ;-))
SupprimerBon quand est ce que tu y vas que je t'accompagnes!!
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai découvert votre parcours en faisant des recherches sur le Raid de cette année. Je travaille pour un magazine mahorais (Mayotte est à côté de la Réunion, à deux heures d'avion) et souhaiterai faire un reportage sous forme de témoignage. Nous autoriseriez-vous à concevoir cet article autour de votre témoignage et de vos photos?
Bien cordialement,
Pascal de Glitter Mayotte : http://fr.calameo.com/accounts/1447103
Bonjour Pascal,
SupprimerPas de souci et n'hésitez pas si besoins d'infos supplémentaires. La seul chose que je vous demanderai en échanges, c'est juste de me faire suivre le lien de l'article svp?
Cordialement
Bruno
bravo,
RépondreSupprimerun chouette recit
dommage pour les émotions à l'arrivé !
fred
Merci Fred!!
Supprimersalut Bruno,
RépondreSupprimerun CR comme tu sais si bien les faire , j'attends la vidéo avec impatience .tu sais réellement retransmettre dans ton CR toutes les émotions d'une telle "épreuve", les bonnes comme les mauvaises pour ne pas faire croire à tout le monde que ce n'est que du bonheur de faire une telle course.. mais... ça donne envie quand même :-D. un Gigantesque coup de chapeau pour être un FINISHER !!
Que dire à ça, merci pour toutes ces louanges!! j'essaie de faire de mon mieux pour revivre cette aventure une deuxième fois sur le papier. Bon par contre je ne suis pas Finisher mais SURVIVOR!! :-))
SupprimerUn grand bravo pour votre CR et votre film maintenant grâce à vous
RépondreSupprimerI've a Dream d'ici 2 ou 3ans :)
C'est un très beau rêve à réaliser!! ;-)
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerVient de lire votre CR,ma foi une belle course que vous avez réalisé.C'est super d'avoir des personnes comme vous qui raconte leur course ,on s'y croirait!
Cela donne de bons conseil,je suis un petit traileur de 42 ans,je n'ai pas encore fait d'ultra,mon défi sera la marathon race d'annecy le 1 juin 2014.Merci de vos commentaires beau final avec vos petites,un survivor de plus.Un grand bravo et félicitations.
Merci David, il faut faire son petit bonhomme de chemin avant de prétendre s'engager sur de telle course. Courage et persévérance sont les maîtres mots pour réussir...
SupprimerBon courage pour Annecy, une très belle course à n'en pas douter!
Salut Bruno, supers récits et vidéos !
RépondreSupprimerEt particulièrement celui-ci, ayant vécu pendant 10 ans à la Réunion, je revis bien l'ambiance de folie du Grand Raid ! Tous les ans je venais encourager les raideurs sur les sentiers, un vrai rêve de gosse !
Je me suis mis très récemment au trail, après un passage au marathon, et j'espère participer un jour à toutes ces courses, la Diagonale, l'UTMB... La motivation est là en tout cas ;)
Bravo pour ta performance, le passage dans Mafate devait être magique (coup de coeur pour cet endroit!)
Bonne continuation !
Merci RafaL, ça fait plaisir!
SupprimerUne sacré course que cette Diagonale, que des bons souvenirs effectivement de ce passage dans Mafate!!
A+
Bruno
Bravo Bruno,
RépondreSupprimerPour ta course, ton récit et surtout ton film que j'ai adoré, pour les vues de l'intérieur du parcours. Je me permet de diffuser ton blog à mes supporters.
Pour ma part j'ai fait la Diagonale en 2002 et j'y retourne cette année.
Merci à toi! T'as bien de la chance d'y retourner, j'espère pouvoir faire de même un de ces quatre!! Bon courage à toi!!
Supprimersalut bruno.
RépondreSupprimerje suis bénévole sur le grand raid de la reunion depuis que je l'ai fait en 2007. j'ai été à grand place en 2013 et cette année au gite du piton des neiges. je te félicite pour ta grande course et je te remercie de nous la faire partager avec ton récit très émouvant. tous les participants à cette course peuvent reconnaître un bout de leur course à travers ton récit et je partage ton émotion sur la ligne d'arrivée. je n'ai pas sauté de joie non plus. juste le sentiment d'un aboutissement. d'ailleurs les jours qui ont suivi ont été mélancoliques et même tristes...
à travers mon message, je t’envoies un petit salut de la réunion.
laurent
Salut Laurent,
SupprimerMerci pour ton message, ça me va droit au coeur surtout venant d'un réunionnais et encore plus d'un bénévole du Grand Raid (j'en profites pour vous remercier encore une fois de nous faire profiter de votre gentillesse et de votre amour pour votre Ile) C'est un moment intense et inoubliable, j'y repense encore bien souvent et j'ai eu un gros pincement au coeur cette année car j'étais en vacances et je n'ai pu suivre le live, mais j'avais les jambes qui trépignaient d'envie!!!
J'espère revenir le plus vite possible, 2015 sera un peu juste mais 2016, c'est bien possible!!
Merci à toi et à tous les Réunionnais!
Salut Bruno et bravo pour ton super récit,
RépondreSupprimerMa compagne, Karine, et moi même étions parmi les fous en 2013. Je faisais du vélo également et 2016 surement au Grand raid ! on a des points communs lol.
On vient de revivre notre aventure par tes vidéos/photos; On a bien rit sur tes commentaires et le chantier des anglais !!!!
En fait selon si l'on passe de nuit ou en plein soleil les ressentis sont trés différents. Entre bras rouge et pieds du taibit j'ai eu super chaud alors que ce n'est pas si dur.
Tes photos sont vraiment superbes.
Bon vu comment tu mets en valeur l'environnement des trails, si tu veux découvrir la Bretagne on te servira de guide !
A trés bientôt sur les chemins et bonne prépa pour ton second GRR. J'en ai fait 3 et le second n'est pas simple à passer. Mélange d’appréhension inutile et de confiance sur sa connaissance du terrain : la météo nous fais vite nous rappeller que chaque année c'est trés différent !
encore merci
jerome, Karine
Salut Jerome, merci pour ton message, ça fait toujours plaisir d'avoir des retours! Déjà deux ans et j'y repense toujours autant surtout en période de GRR comme en ce moment!
RépondreSupprimerComme tu l'as dit, je pense aussi que le deuxième GRR ne doit pas être facile à appréhender, j'ai tellement vécu une super expérience en 2013, pas de trop de bobos, météo idéale, que je me dis que ce serait dommage d'y retourner et de vivre un calvaire qui me casserait mes souvenirs donc pour l'instant je n'ai pas prévu d'y retourner pour courir mais bon il ne faut jamais dire jamais donc...
A bientôt
Bruno
J'ai vécu un second GRR avec un abandon à Helllbourg en 2010 et cela ne m'a pas effacé quoi que ce soit du 1er. Mais il est vrai que cela m'a permis de mieux comprendre ce qui me va et va pas en alimentation durant l'année; Le 3ème fut en 2013 et il est vrai avec une bonne météo. En 2009 on a eu des trombes d'eau au départ sur 2h de route et ca s'oublie vite, on seche en 1h et c'est reparti. Le pire est bien les coups de chaud com tu as vécu sur le chantier des anglais...
RépondreSupprimerMais il est vrai que l'ambiance du départ, le passage à Cilaos et l'arrivée sont mémorable et font revenir quasi tous les fous...
jerome
Superbe aventure et ton récit donne envie un jour de goûter à celle ci. J'avais déjà vu un reportage sur cette course à la télé et j'avais kiffé, mais la en lisant ton récit je me mets ça dans un coin de tête pour dans quelques années peut être! Je commence la course depuis janvier et me suis inscrit pour le marathon de Paris en 2016, 1ère et grande étape, et je crois que je vais monter crescendo pour pouvoir tout comme toi pouvoir un jour vivre une telle aventure...enfin je l'espère, on ne sait de quoi est fait demain. En tout cas encore félicitations à toi et respect, j'admire les sportifs qui comme toi savent repousser si loin les limites du corps et du mental
RépondreSupprimersalut bruno
RépondreSupprimerCombien en moyenne ,revient financièrement ce trail ? (tout inclus)
merci
Bonjour Frederic, c'est compliqué de te répondre car le coût dépend des prestations que chacun souhaite, au niveau de l'hébergement par exemple avec un niveau de confort suivent ce que tu choisis qui fera grimper l'addition. Je sais qu'il y a pas mal de possibilité de location ou de loger chez l'habitant. Pour ma part on avait choisi un appart hôtel, j'ai détaillé tout les coûts dans la fin de mon article, peut être ne l'as tu pas vu.... c'est les prix en 2013 par contre, a voir si les billets d'avion et le dossard sont toujours du même ordre de grandeur.
SupprimerA+
ok, je n'avais pas vu que tu avais détaillé tout ça
Supprimermerci
En tout cas, ta video est la meilleur de tout ce que j'ai pu voir sur le net, concernant cette diagonale des fous...Sans oublier bien sur le CR , que je n'avais pas lu jusqu'à la fin..maintenant c'est fait .
Supprimerbravo...
Merci Fred, le récit est complémentaire de la vidéo et inversement, ça donne un regard visuel sur certaines choses décrites dans mon récit!!
SupprimerBonjour Bruno. Voilà dans 3 semaines ce sera mon tour ! J'ai regardé ta vidéo et lu ton CR, et vraiment bravo pour ta gestion, si seulement je pouvais aussi bien gérer que toi. Tu es parti sans te prendre la tête et galoper au départ, tu as bien pris le temps de profiter des paysages, bien profité des ravito, des kinés, des podologues, douches... pour finalement terminer dans les 200 premiers ! Michel
RépondreSupprimerSalut Michel, quelle chance tu as!! Chaque mois d'octobre, j'ai cette petite voix dans ma tête qui me dit, retournes y!! C'est des souvenirs incroyables! Il faut vraiment partir calmement et ne pas se soucier des autres,l'important étant de s'écouter et de vraiment prendre le temps de s'arreter au besoin (cremage de pieds, s'alimenter, se faire masser, se doucher, se reposer, dormir) C'est une course d'usure où chaque facteur est important! Ce qui est le plus dur, c'est le terrain avec ces multiples marches différentes qui te laminent les cuissent et les genoux tout au long du parcours. Ne pas hésitez à strapper les genoux, ça soulage un max. Et puis oui, surtout, il faut profiter de l'ambiance, des gens qui sont gentils comme tout, des paysages hors norme, bref une super expérience, tu me raconteras!! Bonne course à toi et j'espère bien y revenir un jour! ;-)
SupprimerMerci Bruno ! Tout converge vers cette façon appréhender la course, tout ceux qui partent à du 14km/h à St-Pierre finissent cramés ! Je n'avais pas vraiment envisagé la douche, mais je vais à présent mettre le nécessaire dans mes drop bags, à sans soucis c'est sur j'en prendrai une ! Maintenant, quand je vois ton palmarès (notamment 34h à l'UTMB), je sais que tu as un niveau bien supérieur au miens et voilà...jamais je ne ferai 41h, mais j'espère fortement ne passer que deux nuits en course ! Et aussi, on n'en parle pas tellement dans les CR, mais je me rends compte qu'il y a aussi pas mal de portions roulantes, ce genre de portions qui, quand on est meilleur coureur que marcheur sont des kilomètres cadeau si on sait les utiliser en allure footing ?
SupprimerC'est vrai que si t'as un peu de force pour pouvoir allonger un peu sur les portions "plane", ça peut être un plus pour être plus à l'aise sur les barrières horaires. Je me souviens de toute la partie dans la plaine des Caffres quand tu traverses la route principale, c'est une longue portion plate assez usante car il faut justement se remettre à courir un peu et c'est pas évident après une nuit de grimpette!! Pour la douche, à Cilaos, c'est le top avant de partir dans Mafate! Repose toi bien avant ce grand rendez vous, ça va venir vite maintenant! ;-)
SupprimerSalut
RépondreSupprimerBravo pour ton CR très complet, c'est une véritable source d'info pour les coureurs. Je me suis permis d'ajouter un lien vers ton CR sur mon site https://en-diagonale.com, qui a pour but aussi de filer des infos aux futurs raideurs :)
a+
Salut Bruno,
RépondreSupprimerFélicitations pour toutes tes aventures, récits vidéos... Depuis le confinement et le sevrage de course à pieds, je me suis mis dans l'adée de partir faire la Diag à Toussaint 2022... Voilà donc 3 mois que je me regarde régulièrement des vidéos Youtube sur le GRR, et je dois avouer, qu'étant tombé hier sur la tienne, je la trouve particulièrement bien faite, montée et mise en musique. A la vue de cette vidéo et du nom de ton blog en fin de vidéo, je me suis empressé d'aller visiter celui-ci, en me concentrant particulièrement sur ton récit ci-dessus détaillé (par rapport à la photo de "Moustache", j'ai d'ailleurs remarqué que beaucoup plus tôt que sur le chemin des Anglais, dans ta vidéo, il te dépasse...
En tous les cas sincères félicitations pour les aventures et le boulot. Pour ma part, j'ai encore pas mal de temps de préparation, mais je vais m'atteler à trouver un programme pour viser les 40-48h dans 2 ans... Oui, le créneau est vaste, mais compte tenu de la course, ça me paraît compliqué d'essayer d'être plus précis!