lundi 28 septembre 2015

Marathon du Mt Blanc 2016, inscrit!

Youpi, tirage au sort favorable...
2éme inscription pour 2016, bientôt de retour à Chamonix!!
Fin Juin, j'aurai la joie de pouvoir retourner sur cette course que j'avais déjà finie en 2010. Un beau souvenir puisque c'était ma première course en montagne! (Voir ICI)
Ça reste pour moi un des plus beau parcours que l'on peu trouver sur ce format de course, panorama de fou, sentier propre et pas trop technique, de quoi se faire plaisir sans trop souffrir!! ;-)

Et puis ce sera aussi et surtout l'occasion d'un week-end entre potes, ça va être bien sympa! Je commande tout de suite soleil et chaleur...
Le site du Marathon du Mt Blanc: http://www.montblancmarathon.net/fr/

samedi 26 septembre 2015

Marathon de Paris 2016: Inscrit!

Première inscription pour 2016!

Et pour commencer, je vais faire un virage à 180° pour revenir, le temps de 42km et 195m, sur le bitume.
J'ai toujours en tête la douce envie de voir si je suis capable de passer cette barres des 3heures, mythique pour tout coureur qui se veut être marathonien.
J'ai déjà participé 3 fois à un marathon avec des temps correct car sans réel préparation spécifique.

2006: Marathon de Paris, début en course à pied 2 mois avant, je claque un 3h11'!

2007: Marathon de Paris, fort de ma première expérience, je me dis que je vais tout déchiré, en fait cette fois, c'est une claque que je me prends!! 3h14'

2011: Marathon de New-York, petite incartade dans ma pratique du trail, New York oblige, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion, c'est aussi mes débuts de reportage GoPro en courant donc forcément le chrono est secondaire... 3h20'


2016: Marathon de Paris, je vais essayer de faire les choses sérieusement pour une fois mais sans me prendre la tête pour autant, donc pas de plans spécifique, juste aux sensations et on verra bien le 03 Avril!!

mercredi 23 septembre 2015

Petzl NAO: mes réglages UTMB

Pour répondre à Pierre-Yves Jamet et parce que ça pourra peut être servir aussi à d'autres, voici les réglages que j'ai utilisé sur l'UTMB.
J'avoue par ailleurs ne pas avoir trop tergiversé sur la question puisque j'ai bénéficié des précieux conseils du staff technique Petzl, c'est tellement pratique d'être assisté, merci à eux pour le coup!
Je vous livre donc brut de fonderie les réglages de mon profil customisé sur le logiciel Petzl:
On est parti sur le principe que j'aurai besoin de 9h30 d'autonomie fin Août pour passer la nuit, ce qui donnait 442 lumens en mode "Reactive" avec la possibilité d'avoir pleine puissance sur le mode 2, l'autonomie tombant à 6h30. Le coup de Boost pouvait être intéressant pour passer une zone technique à pleine vitesse! ;-)
Pour le mode "Constant" dans l'éventualité où j'aurais eu besoin de ce mode (en cas de brouillard ou autre), le réglage permettait aussi de tenir 9h30 d'autonomie avec une puissance moindre bien sûr mais largement suffisante.
Dans les faits, je suis resté la première nuit dans le mode1 "Reactive" en coupant de temps à autre la lampe pour profiter de la pleine lune ou des éclairages en ville. Aucun problème d'autonomie mais j'ai préféré mettre un nouvel accu dès l'entame de la deuxième nuit pour ne pas attendre la coupure nette.
Pas eu besoin du coup d'avoir recours au pile alcaline de secours, donc je n'ai pas testé cette solution alternative à l'accu li-ion...

Et voici les réglages "Expert" à la demande de Mario.
Mode REACTIVE LIGHTING niveau 1:
Mode REACTIVE LIGHTING niveau 2: 
Mode CONSTANT niveau 1: 
Mode CONSTANT niveau 2: 

samedi 19 septembre 2015

Comment utiliser sa gopro sur un Trail!

Pour répondre à vos nombreuses questions sur ma façon d'utiliser la camera gopro en course, voici quelques infos:
Depuis mes premières vidéos de trail, ma technique en matière de prise de vue n'a pas trop changé (jusqu'à peu, voir la fin de l'article...), j'utilise une perche télescopique de 1m10.
Avec la caméra et son boitier (étanche ou simplement le "Frame" comme sur la photo), cela représente un poids d'environ 200/220g à trimballer.
En principe, la plupart du temps je garde la caméra à la main pour ne pas louper une bonne occasion de filmer, ce qui arrive très régulièrement!
Mes séquences ne sont pas longues en général, moins d'une minute, mais j'en fait beaucoup et souvent, pour avoir un maximum de matière pour mon film.
Bien sûr, attention au déplacement de la caméra, il ne doit pas être trop rapide pour laisser le temps au spectateur d'apprécier l'image. Il faut aussi limiter autant que possible tout les mouvements parasites, pas toujours évident mais le rendu n'en sera que meilleur!

Lorsque j'ai besoin de mes mains pour me ravitailler (ça m'arrive!), je glisse la perche dans les bretelles de mon sac sur la poitrine, ça permet aussi de se détendre un peu les bras dans les montées...
Sur l'UTMB, je m'étais bricolé deux morceaux de velcro pour "porter" la caméra sur le côté de mon sac. 
Une nouvelle solution de maintien à la main avec cette petite sangle caoutchouc (voir ICI)

Pour les prises de vues nocturnes, j'avais eu l'idée d'utiliser ma deuxième lampe frontale obligatoire sur l'UTMB pour me servir d'éclairage d'appoint. Une Petzl e+Lite, certes la puissance ne me permettait pas d'éclairer comme en plein jour mais ça m'a permis de faire quelques prises de vues sympa...
L'avantage de ce modèle, c'est qu'on peut l'installer rapidement grâce a son cordon élastique et son montage sur rotule lui permet d'être orientable en fonction du besoin, pour un poids quasi négligeable!

Pour vous donner une idée des prises de vues possible, regardez mon reportage sur l'UTMB:


Steadycam pour Gopro:

Depuis peu j'utilise aussi des stabilisateurs motorisés comme la G4s de Feiyu Tech ou la Z1-Evolution de Zhiyun. Un vrai plus pour la qualité des vidéos.
Certes c'est plus contraignant que la perche classique, elle ne sont pas étanche, plus lourde, il faut un peu d'habitude pour faire des plans sympa mais le rendu est vraiment bluffant!!

Voici une petite review que j'ai fait sur la Feiyu G4s: ICI ou un autre sur la Zhiyun Evolution: ICI

Le Marathon de Paris avec la Feiyu G4s:

Quelques vidéos de Trail avec utilisation de la Zhiyun Z1-Evolution:


La petite Origole 2015

Depuis 2013, la petite Origole est organisé en alternance une année sur deux avec l'Origole "nocturne".
Cette année, le 06 Décembre, c'est donc au tour du petit format, 30km et 600m D+ de jour, au départ du Perray en Yvelines.
L'épreuve reprendra intégralement la première boucle de sa grande soeur l'Origole.
Toutes les informations sur le site: http://www.origole.fr/m-224-la-petite-origole.html
Les inscriptions ici: https://la-petite-origole-2015.onsinscrit.com/accueil.php


vendredi 18 septembre 2015

TDS 2015: la vidéo d'Antoine

La TDS vue par mon copain Antoine Vavon, Finisher en 31h!
Une vidéo qui me donnerait presque envie de me projeter sur cette course, avec un parcours qui à l'air de toute beauté!!
Bravo Antoine!

lundi 14 septembre 2015

Vidéo UTMB 2015

La pression a été forte, vous m'avez fortement sollicité depuis ces 15 derniers jours, mais ça y est, mon film est prêt!! :-)

Je pensais n'avoir pas suffisamment de matière pour faire une vidéo à la hauteur de l'évènement car j'ai eu "quelques" absences pendant la course à cause de ce fichu mal de bide!
Finalement, avec un peu d'inspiration, j'ai tenté de raconter mon périple en y mettant toute ma sensibilité et mes émotions, j'espère que cette vidéo sera à la hauteur de vos attentes, en tout cas c'est encore un formidable souvenir pour ma part!
Bon visionnage, prenez autant de plaisir que j'en ai eu à courir, enfin au moins pendant les 40 premiers km et les 80 derniers!!! ;-)

samedi 12 septembre 2015

Vidéo UTMB 2015 - Work in progress !!

Ça y est, j'ai attaqué mon film, enfin me direz vous! Encore un peu de patience... 

Avancement:
Etape 1: Dérushage, 1h50' d'images, 19 Go de données... Done
Etape 2: Visionnage rapide du contenu pour trouver les idées de réalisations... Done
Etape 3: Choix musical...100% Done
Etape 4: Démarrage du Montage... 100% (Ça avance vite, merci au temps pourri!!)
Etape 5: Finalisation du Montage... 100% 
Etape 6: Rendu Final... 100% 
Etape 7: Upload sur Youtube...100% Disponible vers 21h00!! Echec du chargement, ce sera dans la nuit!!
Etape 8: Partage interplanétaire ! En cours.... ;-)

lundi 7 septembre 2015

28/08/2015 - UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc)

UN ULTRA AU JUS D'ORANGE...

Si vous n'avez pas le temps pour une Ultra lecture, voici mon périple en vidéo!


Quand j'ai commencé à courir les sentiers, j'avais un rêve en tête, celui de participer à cette course folle qu'est la Diagonale des Fous. J'ai eu la chance en 2013 de pouvoir le concrétiser! (Récit de ma Diagonale des Fous)
Mais lorsque l'on fait du trail, il y a forcément une autre course que l'on ne peut pas laisser passer, il s'agit bien sûr de l'UTMB!! 170km et 10000m de D+ ! (Site Officiel)

C'est LA course nature de référence, la mecque du trail comme on a l'habitude de la présenter, un spot hors norme avec le Mont Blanc en toile de fond, une course internationale avec les meilleurs représentants de la discipline au départ, plus de 80 nations différentes, 2300 coureurs prêt à s'affronter car oui ce que l'on cherche avant tout, avant le classement ou le chronomètre, c'est de pouvoir réaliser ce tour complet du massif et se dépasser pour apprivoiser ses douleurs et ses peurs.
Cette année, c'était mon tour après avoir été recalé au tirage au sort en 2014...
Ma préparation a été sérieuse et régulière tout au long de l'année avec quelques belles courses au programme (Ecotrail 80km, Nivolet Revard 50km, MaxiRace 86km et Trail de la Vallée des Lacs 55km) pour engranger confiance, endurance et résistance musculaire. Soit 1110km de course à pied et 4970km en vélo, car oui ma stratégie d'entrainement repose en majeur partie sur le vélo, beaucoup moins traumatisant que la course à pied. Jusqu'à maintenant, cela m'a plutôt bien réussi et l'on parle de plus en plus du bénéfice de l'entrainement croisé donc je ne dois pas être loin du vrai!!
Si vous souhaitez voir avec précision tout mon carnet d'entrainement et de préparation pour cette course, rendez vous sur mon profil STRAVA.
Avec ma famille en OR, on débarque donc à Chamonix (à Vallorcine pour être exact) une semaine avant le début de l'épreuve pour être dans les meilleures dispositions et s'acclimater un peu à l'altitude et à l'ambiance Trail qui règne toute la dernière semaine d'Aout dans cette vallée.
La météo est exceptionnelle, le grand beau temps s'est durablement installé, et j'en suis ravi, c'est déjà bien assez dure de parcourir 170km en montagne sans avoir besoin de conditions climatique pourries!! L'organisation nous met tout de même en garde contre les risques de déshydratation sévère car les températures seront très élevées durant tout le week-end.
Tic tac tic tac, les jours passent et les différentes courses composant l'évènement se déroulent (PTL, OCC, TDS, CCC). La pression monte gentiment et mon impatience d'être à mon tour au départ se fait de plus en plus forte!! Les trois dernières nuit avant la course sont bien courte (réveil à 4/5 heures sans pouvoir réussir à me rendormir...), ça commence à me travailler fortement!

L'EFFET PETZL!
Autre facteur aggravant dans ce pré-stress, l'effet Petzl!! En effet j'ai eu la chance d'être supporté par cette grande marque de sport outdoor durant tout mon périple, une super opportunité!
L'objectif était de faire un suivi à travers leur réseau Twitter et Facebook tout au long de l'épreuve en recueillant mes impressions à chaud. En gros, une pression en plus pour rallier l'arrivée!!
http://brunopoulenard.blogspot.fr/2015/08/utmb-j-8-suivi-petzl.html
Par contre, le truc sympa c'est que j'ai bénéficié en cadeau d'un pack comprenant entre autre la lampe NAO (plus de détail ICI), de quoi être très bien éclairé sur les sentiers!
J'ai pu en outre bénéficier aussi des conseils du staff technique dans la customisation de ma lampe, top! (Voir mes réglages ici)

Vendredi 28 Aout, c'est le jour J, enfin!
La nuit a été très mauvaise, avec la "bonne" surprise de me réveiller plusieurs fois avec la gorge qui pique...punaise la loose, 6 mois que j'ai évité le moindre virus et il faut que ça me tombe dessus ce jour là!! J’essaie de me rassurer en me disant que ce n'est que du stress de course, pourvu que cela ne s'amplifie pas...
Préparation du sac (voir le contenu ICI) et mise en place de la stratégie de changement de tenue par rapport au jour et à la nuit (on a pas les mêmes besoin...casquette, lunette, pommade anti-UV pour le jour et inutile la nuit par exemple), qui va me prendre plus de 3h, pas facile de rentrer tout le matériel obligatoire dans un sac de 12l, et puis on a toujours peur d'oublier un truc, c'est terrible...
(Vous trouverez ICI le lien concernant ma préparation diététique...)
Après avoir laissé mon sac de change au gymnase de Chamonix pour qu'il soit convoyé avec tous ses petits copains à Courmayeur, je me rends Place du Triangle de l'Amitié retrouver Laurent le photographe Petzl pour prendre quelques clichés avant le grand départ!
C'est aussi le moment de "quitter" ma femme, mes filles et mes parents le temps d'une journée (on a prévue de se retrouver à la Fouly le lendemain...) Un grand moment d'émotions et de larmes partagées, la tension de plusieurs jours/semaines se relâchent d'un seul coup!
En famille! 
A 17h00, je me positionne face à l'arche de départ et retrouve par hasard deux copains, Christian puis Nico, il fait chaud, très chaud, 27°C, heureusement on est assis à l'ombre!

LA PRESSION EST A SON PAROXISME!!
Il y a un monde fou sur cette place entre les coureurs et les spectateurs, impressionnant!

On se fait des selfies et mine de rien le temps passe vite, c'est déjà l'heure d'écouter l'hymne de l'UTMB: Vangélis - Conquest of Paradise, et là je peux vous dire qu'il y a un frisson qui vous parcourt tout le corps, c'est énorme! Les larmes viennent même embuées encore une fois mes yeux, on repense à tout les sacrifices qui nous ont amenés ici, à cette chance de pouvoir vivre ces moments là!

Chamonix 18h00, Top Départ pour les 2563 coureurs, les élites partent comme des furies...De notre côtés, pour les milliers d'amateurs que nous sommes, nous nous souhaitons bonne chance et commençons à avancer doucement sous les ovations du public. Les rues du centre ville sont noires de monde! Je cherche ma famille de vue car impossible dans ce brouhaha d'entendre distinctement votre prénom!

Je m'aperçois d'un seul coup en jetant un coup d'oeil sur mon GPS, qu'il me fait un bug que j'ai déjà rencontré plusieurs fois mais dont je n'avais franchement pas envie que ça arrive aujourd'hui!
L'écran est illisible, les données ne sont que pixels éclatés qui dansent dans tous les sens pour mieux me nargué!

J'avais vraiment pas besoin de ça, j'ai les nerfs et me vois déjà faire la course sans aucune données...Grrr, ça commence mal!
Je me concentre malgré tout sur cette ambiance hors norme et aperçois enfin après quelques centaines de mètres ma famille, ouf je ne les ai pas loupé! Une dernière accolade et cette fois c'est le grand départ...

PROBLEME DE GPS...
On continue de courir jusqu'à la sortie de la ville entre ces deux rangés de nombreux spectateurs, puis je repense à mon GPS et je m'arrête pour tenter l'opération de la dernière chance, j'appui simultanément sur deux boutons sensés faire un genre de reboot et miracle l'écran reprend son apparence normal, alléluia, sauvé, je peux enfin commencer mon périple sereinement!!
Le  parcours est en faux plat descendant à travers bois en direction des Houches, je fais ce bout de chemin avec Benoit de la "bande à Philou" et surtout Walter avec qui je conversait par mail depuis un moment mais que je n'avais encore jamais rencontré, l'occasion de faire plus ample connaissance.
L'allure est bonne, on déroule, un bon échauffement!

AMBIANCE DE FOLIE!!
Les Houches Km8, toujours beaucoup de monde dans le passage de cette ville, je suis trempé, il fait encore très chaud et j'attrape une bouteille d'eau que je vide à moitié avant de la passer à un autre coureur!
On attaque la première grosse bosse pour monter au Délevret, une piste assez large, ce qui tombe bien car le peloton est encore très compact.
Grosse ambiance en traversant les différents petits hameaux, ça met du baume au coeur pour la suite. On a même le droit à une distribution de bonbons Haribo à un endroit!! ;-)

Plusieurs coureurs dans cette ascension m'interpelle et me remercie pour mes vidéos et le blog, c'est toujours aussi sympa d'avoir tout ces retours positif! Merci à tous!

Le Délevret Km14, 1h59 de course, 1191éme
On a pris pas mal de hauteur et la vue est belle sur la vallée de Chamonix. A mesure que le soleil décroit, la lumière commence à tourner à l'orange, ça devient super joli et je me délecte de ce spectacle!!
C'est la bascule sur St Gervais et cette première descente est bien raide à mon goût, je resserre un coup mes lacets silicone Alpurna que je test pour la première fois sur une course si longue! La confiance est tout de même de mise après pas mal de test chez moi, ils sont vraiment top! (voir ICI)
On descend pendant un petit moment, traversant les voies du petit train à crémaillère, ou laissant sur le bas côté un coureur déjà mal en point avec son estomac! La luminosité devient vraiment basse dans les sous bois mais c'est au premier qui sortira sa lampe, personne ne veut s'arrêter avant St Gervais!!

St Gervais Km21, 2h51 de course, 1041éme
Enormément de monde dans le centre ville, c'est génial, on est encouragé de toute part.
Charles, un collègue de boulot qui a fait l'OCC est aussi là pour notre passage, toujours sympa de voir des têtes connues.
C'est aussi le premier ravitaillement, je décide de prendre une soupe aux vermicelles pour commencer mon alimentation, une rondelle de saucisson et un verre d'eau! Il est 21h, c'est l'heure du repas!

Puis je repars tranquillement en direction des Contamines, cette portion est plutôt roulante, un peu plus de 300m de D+ sur 10km. Les sensations sont bonnes, je gère mon allure pour rester à un niveau où je ne puise pas trop d'énergie. Je remonte progressivement le peloton, la marche en avant commence...

LES CHOSES SERIEUSES COMMENCENT...
Les Contamines Km31, 4h22 de course, 816éme
On prend les mêmes et on recommence, ce ravitaillement est aussi bondée que le précédent, c'est la fête au village, du monde partout! je mange un peu de sucré, attrape une banane pour la route et sort du ravito sous les encouragements des spectateurs. En traversant Les Contamines, on longe un restaurant où ils font griller des saucisses au barbecue, c'est appétissant et je me serais bien arrêté pour me faire un petit hot-dog!!
Nous sommes partis depuis seulement 4h30 mais quelques coureurs mettent déjà le clignotant pour se reposer un peu ou peut être abandonner...
Notre Dame de la Gorge, les choses sérieuses commencent, on attaque la montée vers le Col du Bonhomme.
Je met un peu de musique pour amener un peu de dynamisme dans l'effort.
En levant la tête, on aperçoit énormément de loupiotes dans la montagne, y'a encore du monde devant moi!!
Je prends tout de suite un rythme ascensionnel soutenu, les jambes répondent bien, j'ai la patate!

 La Balme Km39, 5h45 de course, 561éme
Ravitaillement rapide à la Balme, où je prends juste un café pour me tenir éveillé car je sens que la fatigue n'est pas loin quand même... J'en profite aussi pour enfiler ma veste car on commence à sentir une certaine fraicheur. Je m'étonne d'ailleurs du nombre de coureur encore en simple Tee-shirt, c'est risqué, avec la transpiration, on a vite fait d'attraper un coup de froid pouvant être fatal.
Il reste encore 800m de D+ avant d'arriver au Col du Bonhomme et je me remet rapidement dans l'allure. Je double des concurrents à tout va, c'est plutôt plaisant de ne pas sentir ses jambes!

Toutefois, je continue de gérer chaque effort, évitant de forcer trop sur une montée de marche ou limitant les trop grosses enjambées, la route est encore longue.
J'évite de lever la tête, pour ne pas voir ce qu'il reste encore à parcourir jusqu'au sommet, par contre je me retourne régulièrement pour admirer la beauté de ce serpentin de frontale montant depuis la vallée, c'est juste magnifique!!
Merci pour la photo Benoit!
Col du Bonhomme Km45, 7h01 de course, 476éme
Après la montée, ben on redescend! Une longue descente pas trop piégeuse, sur des monotraces ressemblant à des passages de bétail par endroit. La partie finale avant Les Chapieux est un billard, une piste herbeuse, on se penche en avant et on se laisse aller, ça va tout seul...

DU PARADIS A L'ENFER!!
Les Chapieux Km50, 7h39 de course, 433éme
J'arrive à ce ravito en bonne forme, et retrouve Marie sur le stand Petzl pour lui donner mes impressions. Tout va pour le mieux jusque là, je suis concentré sur l'épreuve.
Je m'assois à table et prends le temps de boire une soupe de légume avec du vermicelle. Marie me dit que les premiers sont passés depuis plus de deux heures déjà, on n'est pas dans le même monde.
De mon côté, je pense être en avance sur mes estimations, ça ne va pas durer...
A peine sortis de la tente de ravitaillement, je suis pris de nausée, oh oh!! Je fais 50m pour sortir des habitations et hop gerboulade!!!
Punaise, qu'est ce qui m'arrive, je passe de l'euphorie à l'enfer en 10min!!
Je bois un coup et repars en marchant sur une route en direction du col de la Seigne. C'est la pleine lune et on y voit presque comme en plein jour, je coupe ma lampe histoire de profiter de cette ambiance nocturne.
Magnifique Photo pour illustrer cette impression de cette luminosité nocturne!
 Chaque fois que je reprends la course, de violentes crampes d'estomac apparaissent, j'ai comme une barre qui bloque le transit et mon ventre est hyper dur, impossible d'avaler quoique ce soit sans avoir envie de vomir, même l'eau passe difficilement.
Je me laisse envahir par des pensées négatives voyant déjà le compte à rebours vers l'abandon se mettre en route. Pas d'alimentation = Pas d'énergie = Echec!
La montée du col va être un vrai calvaire, à l'opposée du Col du Bonhomme. Le vent s'en mêle, je courbe l'échine espérant que mes maux s'estompent...
Après plus de 2h20 pour grimper les 10 km menant au sommet, j'arrive enfin en haut, et pour fêter ça, je suis à nouveau pris dans la tourmente, la gerboulade est de retour...
Là je suis vraiment mal, je me suis bien vidé et je ne peux toujours rien avalé!

Col de la Seigne Km60, 9h56 de course, 439éme

Bon an mal an, je me lance dans la descente, mais le ventre se contracte toujours douloureusement à chaque impact. Une autre difficulté se présente rapidement, il s'agit d'un nouveau passage sur l'UTMB, le Col des Pyramides Calcaires. C'est quoi ce nom!! Ben je vais être servi, fini le petit chemin tranquille, on attaque la pierraille!
Je vois le haut du col avec la sécurité civile et des cabines transparentes genre cabine téléphonique dans lesquels des coureurs ont trouvés refuge pour se reposer. Je leur demande s'ils ont un remède contre mes maux de ventre mais ils me disent de continuer jusqu'au Lac Combal où je trouverais des médecins...J'en ai pas encore fini!
Surtout que la descente est atroce, ce n'est qu'un vaste pierrier où le rendement est extrêmement limité. C'est mentalement très dur à ce moment là car j'ai l'impression de perdre le contrôle.
Plus rien ne va, je n'arrive plus à mettre un pied devant l'autre, à m'alimenter et à penser positivement!!
Ce qui me rassure en partie, c'est que je ne suis pas le seul en souffrance, il y a des fans de mon attitude, qui se mettent à m'imiter régulièrement tout au long du chemin, je pense qu'on a suffisamment donner à manger aux marmottes...!! ;-)
Après plusieurs dizaine de minutes de combat, j'aperçois quand même cette "plaine" en contre bas, c'est le Lac Combal, il fait toujours nuit donc je ne vois qu'un camp lumineux au milieu de nulle part...

SOS MEDECIN!!
 Lac Combal Km67, 11h17 de course, 402éme

En arrivant à ce ravitaillement, je me précipite sous la tente des médecins. "c'est ici la cour des miracles?"
J'explique mon problème de bide en vrac, et j'attend qu'on me dise: "vous êtes foutu monsieur, il va falloir abandonner!!"
Mais en fait pas du tout! Elle (c'est une femme médecin, les meilleures!) me dit: "Pas de soucis, je vous donne un gaviscon et un spasfon et ça va passer!!"
Alléluia, j'ai super envie de la croire à ce moment là et j'avale le remède. On me propose un verre de Coca et 2 Tucs que j'arrive à avaler en 5min...
Après 15min de pause sur la civière, je me décide à repartir pour ne pas trop me refroidir dehors surtout qu'il y a du chauffage dans la tente! J'ai hate maintenant d'arriver à Courmayeur pour prendre le temps de faire une bonne pause reconstructrice!
Je reprend en marchant tranquillement une longue piste à plat pendant au moins 2km, pas mal de coureurs me doublent mais je préfère attendre que les médocs fassent un peu effet avant de recourir...
On tourne à droite et c'est reparti pour de la grimpette, je vois au loin et surtout très haut les lumières du point de contrôle, Courmayeur, ce n'est pas pour tout de suite!!
J'essai de me caler derrière un petit groupe qui ne monte ni trop vite ni trop lentement et qui m'oblige à ne pas sombrer tout seul...
Je n'ai toujours pas l'envie de manger et mon estomac m'envoi des messages bizarre, comme des sensations de faim mais en fait c'est des crampes...je guette le moment où je vais me prendre une méchante hypoglycémie mais pour l'instant ça tient juste en buvant quelques gorgée d'eau!

Arête du Mont Favre Km71, 12h35 de course, 423éme

Le jour est en train de se lever, j'ai pu couper ma lampe frontale et le paysage est fabuleux!!

Le soleil commence tout doucement à éclairer les montagnes qui m'entourent, whaou c'est juste magnifique de voir ça de là haut.
Après avoir pris quelques photos, je me laisse glisser vers la vallée. On continue de me doubler allègrement mais après avoir eu de super jambes un peu plus tôt dans la nuit en me disant que j'allais entamer une belle remonté, je suis passé maintenant en mode survie en me disant que ce sera déjà bien si j'arrive à repartir de Courmayeur...
En plus de l'estomac, j'ai le bas du dos brûler par mon sac. J'ai oublié de me mettre de la crème anti-frottement avant le départ, grosse erreur et je suis en train de le payer cash. Le sac étant bien plus lourd que d'habitude, il frotte forcément plus!!

Col Chécrouit Km75, 13h19 de course, 454éme

On arrive sur des pistes de ski, Courmayeur n'est maintenant plus très loin, je range ma veste car il fait meilleur avec le soleil qui se lève doucement. Un nouveau verre de Coca en admirant la vue sur la vallée, et c'est reparti.
La descente vers Courmayeur est tout simplement mortelle, une pente raide et cassante avec énormément de marche pour bien faire cogner les genoux et secouer l'estomac une nouvelle fois!!
Heureusement, la gerboulade, c'est fini!!
On traverse les jolies ruelles de la cité transalpine avant de se présenter au gymnase pour la mi-parcours.

FIN DU PREMIER ROUND!
Courmayeur Km80, 13h57 de course, 696éme
J'ai récupéré mon sac de change, et je me choisi une table tranquille ou je vais pouvoir essayer de me ré-alimenter.
Après avoir enfilé une tenue propre et sèche, remis une bonne couche de crème sur les pieds, je tente de manger l'assiette de pâte à la tomate que je l'on m'a proposé mais l'appétit n'est toujours pas là. Je les mange une par une en mâchant tout doucement, c'est vraiment pas ça mais les douleurs ont disparu, c'est déjà une bonne chose.
Je devais faire pitié à voir, car une équipe de télévision se joint à moi et me demande si je veux bien répondre à leurs questions. Ben pourquoi pas je ne suis plus à ça prêt, j'ai bien un peu de temps vu la situation dans mon assiette! L'Interview dure bien 5min, la fatigue me fait parler sur un ton très sérieux, je déblatère et blablabli et blablabla, ils ont l'air intéressé en plus!! Bref, à la fin ils me remercient et me disent que ça passera au journal de TF1, ah ouais carrément, la classe, je vais encore faire jaser!! ;-)

Bon mon assiette n'avance pas plus, j'arrête et vais me coucher dans l'espace prévu à cet effet. Au préalable, j'ai été voir le point médicale pour qu'il fasse quelque chose pour mon dos, c'est juste horrible! On me pose un large strap sur le bas du dos qui me soulagera efficacement! (Pour le retirer après la course, ça a été moins drôle par contre...!!)
Après 30min à somnoler au milieu d'autres zombies, je me lève car je ne souhaite pas pourrir ici trop longtemps. Je me remets à table ou je retrouve Aurélien, le copain de Charles mon collègue de boulot, avec qui je progresse depuis le départ à peu près dans les mêmes temps.
A défaut de faire passer les pâtes, j'arrive à prendre deux compotes et un yaourt aux fruits, ce qui est une avancée certaine!! Ça m'a redonné un peu confiance pour la suite, le moment du départ a sonné, ça fait déjà plus d'1h30 que je suis là et j'ai balayé maintenant toute idée d'abandon. Mon objectif est simplement de finir dorénavant...
Je repars en marchant en direction du Refuge Bertone, et en traversant la place du centre ville, je retombe sur l'équipe de photographes Columbia que j'avais vu au départ, l'occasion d'une nouvelle photo!!

Sur le chemin, j'en profite aussi pour appeler ma femme, il est 9h du matin, ça va me faire du bien d'avoir quelques nouvelles!
Après 16h30 de course mon GPS (Garmin 310XT) montre des signes de faiblesse, il est temps de lui remettre un coup de charge en utilisant ma petite batterie externe. (Voir ICI pour rappel)
Le soleil commence à bien chauffer à l'entame des 800m de D+ à avaler vers Bertone, j'ai rejoins un groupe et je décide de rester tranquille en suivant ce rythme pépère qui me convient bien, ça me permet de me remettre dans le bain et de m'adapter a ce nouveau paramètre qu'est la chaleur.
Cette ascension me parait bien longue, je prends mon mal en patience et surtout je bois très régulièrement, après l'estomac, je n'ai pas envie de me faire une déshydratation!

QUE CALOR!!
Refuge Bertone Km84, 17h05 de course, 698éme
Au passage du refuge, je me rafraichis avec les éponges que l'organisateur a mis à disposition dans des bassines d'eau. Je bois un Coca, remplis mes flasques, mange un petit sablé myrtille et reprend la route. Ce n'est pas encore le gros appétit mais je sens que l'estomac va mieux, de bonne augure pour la suite!!
A partir de ce refuge, je connais bien le parcours puisqu'il est identique à la CCC (Courmayeur Champex Chamonix) que j'ai fait en 2013, ça me permet de me projeter sur les prochaines difficultés comme le grand Col Ferret après Arnuva.
Mais pour le moment, rien à signaler, on emprunte un magnifique sentier en balcon le long d'une vallée. Superbe panorama sur le Mont Blanc et tous ces torrents qui dégringolent de la montagne, impressionnant, c'est pour moi le plus beau passage du parcours!
Un coureur m'a doublé sur un bon rythme et je me suis accroché à ses basques, c'est un bon lièvre!
Les sensations reviennent peu à peu mais je prends garde tout de même car j'ai toujours peur de l'hypoglycémie vue le peu de choses que j'ai dans l'estomac...
On avance bien, reprenant des ribambelles d'autres traileurs, et c'est bien plaisant après mon passage à vide!

Refuge Bonatti Km92, 18h20 de course, 622éme
En arrivant au Refuge Bonatti, je me prends une remontrance de la part d'un commissaire pour avoir pris un sentier en parallèle du "vrai" sentier, oups j'ai pas fait attention! Désolé, je ne le ferais plus!!
Nouveau remplissage de mes réserves d'eau, coup d'éponge sur la tête et en direction d'Arnuva, je prends soin de ne pas perdre mon lièvre, dont l'allure est parfaite pour moi.

VIVE LES ORANGES!!
Arnuva Km97, 19h15 de course, 591éme

Arnuva est un ravitaillement en solide et comme j'ai le sentiment que ça va mieux, je tente de me faire un petit sandwich au jambon de pays. Ça passe, doucement mais ça passe. Je commence aussi à manger des quartiers d'orange, ils me font envie et des fois il ne faut pas chercher et prendre ce qui fait plaisir! J'en mange une dizaine!! C'est désaltérant à mon goût et apporte du sucre qui me faisait peut être un peu défaut jusqu'à maintenant.
Un gros morceau arrive, très redouté avec cette chaleur, il s'agit du Grand Col Ferret, la frontière avec la Suisse se trouvant au sommet. Le prochaine ravito étant 17km plus loin, à la Fouly, je fait l'appoint de mon eau, pour ne pas tomber en rade...
J'entame la montée sur un rythme que je pourrais qualifier de "sécuritaire" pour ne pas me griller ou griller tout court au soleil. Cette grimpée est longue et pentue par endroit, il ne faut pas y laisser trop d'énergie...
L'occasion de filmer un peu...!

Grand Col Ferret Km101, 20h55 de course, 582éme

Je reconnais au sommet le même bénévole que j'avais vu il y a deux ans, rigolo!
La vue sur toute la vallée jusque Courmayeur est magnifique et on a juste envie de s'asseoir et de contempler ces grands espace! Mais je n'ai pas vraiment le temps, la route est encore longue et surtout cette descente qui suit, 10km casse patte pour arriver à La Fouly.
Je ne me lâche pas trop pour limiter les impacts au sol et ne pas me détruire les cuisses.
A mi-pente, à la Peule, un point d'eau permet de se rafraichir au jet d'eau, ça fait du bien!
J'ai retrouvé dans cette descente un bon rythme en courant là où beaucoup marche à présent...
En approchant de la Fouly, je retrouve ma famille qui est venue à ma rencontre, presque 24h après le départ, déjà!!

La Fouly Km111, 22h21 de course, 544éme
Comme à Arnuva, je fais une nouvelle descente dans le bac à quartier d'orange, j'ai trouvé mon carburant! Je prends le temps de m'asseoir et d'avaler un café avec un biscuit puis c'est reparti, je ne veux pas perdre mon influx du moment!
Après quelques centaines de mètres de marche en compagnie de ma famille, je me relance en courant,    à la façon d'un automate mais ça reste encore efficace!
Pendant plusieurs kilomètres, on longe à bonne distance la route mais ça permet aux suiveurs de nous voir régulièrement.
Pas large le sentier par moment!!
Ce côté de la Suisse est très joli avec des villages aux chalets super mignons comme à Praz de Fort, l'atmosphère y parait très zen.
Je retrouve une nouvelle fois mes proches, surpris que j'arrive aussi vite!!
Ben oui je suis dans une bonne période, ça répond bien, j'en profite!! On se donne rendez vous à Champex, car j'ai une bonne grimpettes dans les bois à effectuer pour y parvenir.
J'avale la pente, la grande forme revient maintenant, et je me sens indestructible!

MODE PACMAN!!
Champex-Lac Km125, 24h51 de course, 460éme
Je suis en avance sur les prévisions LiveTrail, et Virginie ne m'a pas vu arriver pour l'assistance. Pas grâve je n'ai besoin de rien à part de sa présence pour me soutenir! ;-) Elle arrivera 5min après, j'ai eu le temps de faire encore la razzia dans les oranges!
Remplissage des gourdes, c'est devenu une routine, même si le soleil à tendance à décliner, il fait encore chaud!
En repartant le long du lac, très joli par ailleurs, une petite animation photo par Compressport m'attend, l'occasion de recevoir en cadeau un petit brassard souvenir de l'épreuve, cool!! J'en aurais un pour la Diagonale et un pour l'UTMB!!
De nouvelles difficultés s'annoncent à présent, avec Bovine, Catogne et surtout la redoutée Tête aux Vents à quelques km de l'arrivée.
Je donne rdv à Virginie à Trient, ça risque d'être un peu plus long maintenant car la grimpette est ardue et relativement technique avec de bonnes marches dans la roche et quelques passage où il faut mettre les mains! Je continue de remonter, le mode Pacman est enclenché!
Le soleil est maintenant couché, le début d'une deuxième nuit de pleine lune commence...
Ça fait un moment que je le remarque, la plupart des coureurs que je côtoie sont souvent portugais, espagnol, américains, italiens mais à ma grande surprise, pas beaucoup de français, l'UTMB a vraiment une dimension internationale...
A l'approche du sommet, je rejoins un petit groupe et je fais le choix de rester avec eux pour faire la descente, ce qui est plus confortable et sécurisant.

La Giète Km136, 27h41 de course, 401éme

Mais finalement après 2km de descente, je me rends compte que j'ai les capacités de me lâcher un peu plus que mes compagnons, ma lampe NAO est vraiment surpuissante et me donne pleinement confiance.

Je prends la tête et comme présagé, me retrouve rapidement détaché à l'avant.

Trient Km141, 28h28 de course, 383éme

Virginie est venue une nouvelle fois à ma rencontre, c'est génial d'avoir son support dans cette fin de course, ça me booste!
Il fait toujours relativement bon, ni trop chaud, ni trop froid, je décide de rester en Tee-shirt pour continuer. Oranges et café pour ne pas changer les habitudes et je ne m'attarde pas, je veux profiter de ma période "euphorique" et ne pas baisser l'intensité.
Avant de repartir, luxe ultime, brossage de dents, ça fait trop du bien après plus de 24h...!
C'est parti pour la montée vers Catogne, pas trop technique mais très longue et pentue, on reprend une nouvelle fois 800m de D+ en 5km, ça pique mais ça se gère bien quand les jambes sont là!
Ma motivation, c'est d'aller chercher tout ce qui est devant moi et qui fait de la lumière, je mange mes petits copains les uns après les autres, ils sont obligés de se garer quand j'arrive à toute allure derrière eux en plein phare!! ;-)

MONTEE DESCENTE MONTEE DESCENTE!!
Catogne Km146, 30h06 de course, 358éme

Passage éclair au contrôle, je bascule vers la descente et vers Vallorcine où j'ai ma résidence de vacances et donc Virginie et mes parents qui m'attendent!
Beaucoup de pierres et de racines, il faut rester vigilant et concentrer, c'est plein de pièges surtout lorsque l'on lâche un peu la bride et que la vitesse s'accèlère. Pas de soucis de mon côté, je gère en limitant l'amplitude de mes jambes et donc l'impact au sol.
Je suis toujours en avance sur les prévisions LiveTrail et arrive donc à Vallorcine plus tôt que prévu!

Vallorcine Km151, 30h58 de course, 345éme

Je sais que je me rapproche du but maintenant et ça me transcende, la plupart des coureurs aux ravito ont l'air épuisé, je vais pouvoir gratter encore quelques places!
Longue pause devant le stand quartier d'orange, pour ne pas changer, je dois faire une overdose de vitamine C!!
Ma mère, protectrice, me dit que je peux m'arrêter là si je suis fatigué!! Non mais oh, il reste moins de 20km, je ne suis pas venu jusqu'ici pour rentrer me coucher, c'est sûr je finirai, en rampant s'il le faut, mais je finirai!! ;-)
 Je repart sur les chapeaux de roues, la dernière difficulté se présente maintenant, le plus gros morceau à mes yeux, la Tête aux Vents, une montée sèche en lacets serrés et dans la rocaille, un passage qui m'avait cassé le moral lors de ma CCC.
La montée de la Tête aux Vents de jour...
Lorsque vous êtes au pied, et que vous voyiez les frontales très haut dans la montagne, difficile de ne pas prendre un gros coup au moral!!
Mais cette année, je me sens encore très fort après plus de 150km, plus fort que sur ma CCC et je suis confiant pour ces derniers kms de course. J'ai commencé à calculer qu'il me serait peut être possible de finir sous la barre des 35h et c'est ce que je vise dorénavant.
A l'amorce de l'ascension, au col des Montets, surprise, je tombe nez à nez sur Laurent, le photographe de Petzl qui m'attendais après m'avoir loupé à Trient.
Je refais quelques mètres en arrière pour qu'il puisse me prendre en plein effort! Les coureurs avec qui j'étais doivent être écoeurés, après être revenu sur eux, m'être arrêté pour prendre des photos, je les repasse en mettant les gaz dans les premiers virages de la montée... :-)
Je prends de la hauteur rapidement, concentré sur ma respiration, pour ne pas me mettre non plus dans le rouge. Au détour d'un virage, je tombe cette fois ci sur deux chèvres ou plutôt deux bouquetins, pas trop timide, ils attendent que je sois quasiment sur eux pour déguerpir!
Une fois au sommet, il faut encore courir un moment sur le plateau rocailleux pour arriver au point de contrôle de la Tête aux Vents.

OVNI EN APPROCHE...
Tête aux Vents Km159, 33h00 de course, 303éme

Le bénévole qui fait le pointage me dit qu'il reste 3,5km pour aller à la Flégère, le prochain point de contrôle qu'on voit un peu plus loin, ça parait tout proche, à vol d'oiseau, mais je n'en finis pas de faire des tours et j'ai l'impression de reculer!
Un dernier effort, la dernière petite montée et j'arrive enfin à ce dernier ravitaillement.

La Flégère Km163, 33h46 de course, 296éme

Cette fois ça y est, après quelques oranges, il ne me reste plus qu'à me laisser glisser vers Chamonix pour en finir! 7km de descente, une première partie légèrement technique après la piste de ski puis on passe au chalet de la Floriaz avant d'emprunter cette longue piste 4x4 qui nous amène directement au Champ de Savoy, tout près du centre ville. J'appelle Virginie pour lui dire que je suis en approche, il est 4h du matin, ma femme, mes filles et mes parents sont là pour m'accueillir au lieu d'être au lit, trop sympa!
J'envoi les deux derniers km et me présentent dans la dernière ligne droite, un australien me fait le sprint, surement pas content d'avoir été doublé dans la dernière descente!! ;-)
Il ne me reste plus qu'à profiter de ce moment, ça passe même trop vite alors qu'on y a pensé toute la journée, toute l'année pendant la phase de préparation et là ça y est j'y suis, je passe cette fameuse arche en Finisher de l'UTMB.
Bizarrement les émotions sont figées, la fatigue prend le pas dessus, peu de spectateurs dans la rue mais ma famille est là et c'est bien l'essentiel!

HOURA!!
Chamonix Arrivée Km170, 34h42 de course, 281éme

Laurent le photographe arrive, il ne s'est pas réveillé et a loupé mon arrivée! Pas grave, on rejoue la scène, trop la classe! Merci Laurent!
Les filles sont autant fatiguées que le papa... ;-)
Je récupère la fameuse veste de Finisher, tant convoitée!

L'objectif des 35h00 que je m'étais fixé en cours de route est donc atteint, au prix de dix heures de pur plaisir, ça a été un vrai kiff sur les 60 derniers kilomètres, après un début de course improbable ou j'ai pensé un moment m'arrêter à Courmayeur...
Mes temps de passage...

L'expérience des courses passées est un élément déterminent dans ce genre d'aventure et je pense avoir correctement géré ma course, sans me laisser submergé par le négatif et en luttant contre moi même. J'ai persévéré et ça a payé avec ce final en apothéose!
C'est aussi une grosse satisfaction d'un point de vue préparation car je démontre une nouvelle fois que le vélo est un très bon complément pour s'entrainer en endurance et en résistance sans pour autant avoir besoin de faire un volume énorme en course à pied...
Encore une belle pierre que j'apporte à mon édifice sportif, elle n'a pas la même saveur que la Diagonale qui était mon rêve de coureur à pied mais ça reste tout de même une épreuve de référence que je me devais de faire une fois dans ma vie. Un parcours très joli aux panoramas somptueux que je ne peux que vous recommander, car cela reste comme tout ultra une expérience personnel et familiale incroyable.

Merci à vous tous de m'avoir suivi à travers le livetrail, sur mon blog, Facebook ou Twitter, il m'a fallu du temps pour lire tous vos messages d'encouragements mais j'ai pris l'ampleur de ce que j'avais réalisé à travers vos soutient!
Merci à Petzl pour m'avoir éclairé (voir ICI), ça a largement contribué à ma fulgurante progression de nuit!
Merci à Alpurna de m'avoir permis d'avoir des pieds nickel à l'arrivée grâce à leur super lacets silicone (voir ICI).
Merci à Steph et Sand qui ont assuré derrière l'écran pour vous donner les news régulièrement.
Merci à mes parents d'être venu me supporter et participer à cette belle réussite.
Et bien sûr merci à ma femme et à mes filles de m'avoir permis de réaliser ce nouveau challenge en me laissant le temps de m'entrainer, je n'ai pas toujours été facile à vivre mais je connais ma chance! ;-)
Place à de nouvelles aventures, mais aussi à la récupération...

CONCLUSION: UN ULTRA AU JUS D'ORANGE, C'EST POSSIBLE!!

Ps: En lisant quelques forums, il semblerait que pas mal de coureurs aient été pris de vomissement après la soupe à base de haricots blanc aux Chapieux, intoxication!? Bref ça aurait pu m'être fatal...! :-(

Ma trace GPS: