Après un
début de saison plutôt chaotique, une petite déchirure mal soignée et 2 longs mois et demi d’arrêt de course à pied, c’est enfin l’heure de la reprise…dans
le Jura avec tous les copains.
La
Transju’Trail, 72km et 3200m de D+ au programme, j’ai connu des débuts de
saison plus tranquille !!
La
préparation :
Ne pouvant
pas courir, je me suis rabattu sur le vélo, pour passer mes nerfs ! Je
suis redevenu l’espace de 2 mois un cycliste à part entière en alignant
quelques courses les dimanches et 4000km depuis le début d’année, c’est sympa
de retrouver une petite condition mais l’appel des sentiers et des grands
espaces est toujours aussi fort…
Je reprends
donc l’entrainement en course à pied le 11 Mai pour tenter de faire un minimum
de préparation musculaire, et réhabituer un peu le corps aux ondes de chocs.
J’aurais donc effectué 7 sorties (1h15 la plus longue) pour moins de 70km au total.
Autant dire
que je ne suis pas super confiant au départ, ce sera une nouvelle expérience,
différente des autres…
La
course :
On est venu
en force découvrir cette belle région, 22 en tout !! 8 inscrits sur le 72
km, 11 sur le 36 km et 3 sur la marche nordique.
Dimanche 1er
Juin, 2h45 du mat, le réveil sonne, ouch ça pique !! J’ai l’impression de
ne pas avoir dormi…
J’ai décidé
de ne pas déjeuner, il est trop tôt, je mangerai avant le départ, et puis de
toute façon je n’ai vraiment pas faim.
3h30,
direction les Rousses pour prendre les navettes qui doivent nous emmener au
lieu du départ à Mouthe, le village le plus froid de France paraît-il ?!
En tout cas, pas de doute, pour nous aujourd’hui, il va faire très beau avec
des températures bien agréables.
Après une
bonne heure de bus rempli de coureurs léthargiques, on rejoint le gymnase de
Mouthe.
Il est 5h,
la nuit commence à s’éclaircir. On termine les préparatifs de sac, de tenue, je
déjeune aussi… !!
Je retrouve
aussi Denis que j’ai rencontré la veille au village départ, il vient de Seine
et Marne et suis mon blog comme pas mal d’entre vous ;-) C’était sympa de
faire ta connaissance Denis, en espérant te revoir sur un prochain
trail !!
Il y a eu
aussi mes amis du Jura, Ando, Carole et Stéphane que j’ai rencontré dans le sas
de départ, c’était super sympa et ça me fait toujours plaisir d’avoir autant de
retour positif de mon blog ou de mes vidéos, continuez et n’hésitez pas à venir
me voir !!
Le départ
est imminent, on est dans les starting block, un dernier plan vidéo de ce petit
peloton compact (on doit être 300 au départ), et alors que le départ est donné,
mon collègue Bruno me désigne mon GPS, punaise !!! J’ai oublié de
l’allumer et si je cours il va mettre trois plombes à trouver les
satellites ! Tant pis je m’arrête, je veux avoir le bon kilométrage en
référence. Je vois tout le peloton partir, le quad qui ferme la route s ‘arrête
à mon niveau attend puis repars, je perd patience, je décide au bout de 2 ou 3
minutes de partir quand même, l’acquisition des satellites n’est toujours pas
faite, ça m’agace ! Ca y est, le chrono s’affiche, ouf, c’est parti, mais le
peloton est loin, et je suis dans le trafic des voitures suiveuses !!
J’allonge un peu la foulée pour recoller au plus vite, pas vraiment le départ
que j’avais prévu dans mon plan de course.
L’avantage,
c’est que cela me permet de courir un peu avec les copains que je remonte au
fil de l’eau. Le terrain, dans cette première partie, est assez gras, les
pluies des derniers jours n’y sont pas étrangères, les appuis sont fuyants et
il faut se méfier des ornières créées par les tracteurs d’ébarbages. La
température est fraiches dans ces sous bois humides mais cela reste
acceptable, le tremplin de saut de Chaux Neuve au 5éme km va vite nous
réchauffer. C’est hyper impressionnant vu du bas, et surtout bien raide !!
Des petites
marches sur le côté que l’on ne sait pas s’il faut les prendre une par une ou
deux par deux (ça dépend de comment les cuisses brulent !!)
Arrivée en
haut, je jette un coup d’œil rapide en contre bas et me dis que je n’aimerais
pas être à la place de ces sauteurs, ça doit être quelque chose !!
Je reprends
ma route, le soleil commence à faire son apparition, le profil est globalement
assez roulant jusque là mais je sais que les choses vont se corser à partir de
la mi-parcours.
Je passe le premier ravito sans trop m’attarder, j’ai encore
suffisamment dans ma poche à eau pour atteindre le second. Depuis que j’ai mon nouveau
sac avec les flasques en ventral, je préfère partir avec à peine 1litre dans la
poche à eau que je garde toute la course, puis remplir mes flasques au fur et à
mesure, ça m’évite de trimballer trop lourd dès le départ et aussi de perdre du
temps à recharger la poche à eau.
Dans une
montée, je rattrape un concurrent faisant équipe avec son chien, un épagneul
breton, je les reverrai à l’arrivée,
costaud le toutou !
Je continue
ma remontée tranquillement, les sensations sont bonnes, j’ai dépassé mon plus
gros kilométrage de l’année, pas de douleur au niveau de ma déchirure, pas de
douleur non plus au niveau du TFL droit qui commençait à me chatouiller cette
dernière semaine. Tout va bien mais je ne m’emballe pas pour autant !
Je me
retrouve dans la première très grosse côte de la course, pentue avec des virages
en épingle et des dévers à base de racine, je courbe l’échigne, le seul bâton
que j’ai, c’est pour ma caméra, pas vraiment utile lorsque le chemin
s’élève !! Je pousse donc sur mes genoux et ça grimpe plutôt pas mal. Je
continue de rattraper des concurrents.
On arrive
sur un super beau point de vue, une belle vallée avec un lac au bout et surtout
devant nos pieds, un aplomb de plusieurs centaines de mètres. C’est
joli et ça vaut bien un petit arrêt pour admirer!
Au Ravito de
Bellefontaine, 25éme km, je prends un peu plus de temps pour changer la
batterie de la GoPro et remplir mes flasques.
En
repartant, je m’aperçois que le passant de ma guêtre s’est arraché,
certainement dû aux nombreuses racines ou autres pierres coupantes.
Du coup elle
n’est plus correctement maintenue sur la chaussure…tant pis, ça ne me gêne pas
plus que cela mais je risque de voir arriver quelques saletés à l’intérieur.
Après un
passage en sous bois, on ressort sur un beau sentier en balcon, au dessus de
Morez, et ou l’on a une magnifique vue sur les différents aqueducs de cette
vallée.
Ce monotrace descend directement dans Morbier et sur le ravito où une
petite dégustation de ce fromage était obligatoire, humm trop bon !!
Je ne
m’attarde pas trop car je suis maintenant tout près de Morez d’où s’élance le
marathon de la TransJu sur les 36 derniers km de notre parcours. Virginie y
participe et en me dépêchant je peux peut être la voir au départ. Les 3-4 km
entre Morbier et Morez sont sur le bitume et pas vraiment trippant !
J’arrive finalement 5mn trop tard pour voir le départ, je prends alors quelques
minutes pour m’alimenter sur le ravito et refaire le plein.
Je repars et
en entamant les premières montées pour sortir de la ville, je demande à un
spectateur si les coureurs du Marathon sont passés, il me dit qu’il ne les a
pas encore vus et qu’ils doivent faire un tour en ville avant de passer par
ici !! Zut, je vais les avoir loupé !!
Finalement,
un peu plus loin, je tombe sur un bouchon à l’entrée d’un sentier, ouf c’est la
queue du peloton, ils ont empruntés un autre chemin pour se retrouver là !
A quelques minutes, je passais devant eux et je ne voyais pas ma femme, ça aurait
été dommage !! ;-)
Ils me font
une haie d’honneur et me laisse la priorité, c’est sympa !!
Les 36
derniers km du parcours sont sur le papier les plus difficiles et ça se confirme
dès le départ de Morez avec une très longue cote casse patte. Je me retrouve de
plus dans le gros du peloton, la progression est du coup un peu compliquée mais ça
me permet de voir chacun de mes collègues et de partager un petit bout de
chemin avec eux, c’était super sympa !
Sur le haut,
le sentier se dégage sur une vue plongeante de Morez, certain en profite pour
y faire une pause selfie, je ne suis plus le seul dans cette pratique !!
Le monotrace
serpente à travers les pins, et le sol en tourbe est un pur régal, attention
tout de même aux chevilles car les racines sont nombreuses, sans compter quelques autres pièges!!
Après pas
mal de montée et de descente, j’arrive au ravito de Prémanon, il commence à
faire bien chaud et je commence à avoir les jambes en vrac. Je prends un gel
pour me rebooster car l'enchainement qui arrive derrière va faire mal.
C’est
reparti pour la montée d’une piste de ski bien raide mais avec une très belle
vue panoramique sur les reliefs du Jura.
Après le ravito des Dappes, vite
expédié, j’enchaine sur la terrible montée de la Dole, enfin pas si terrible
mais après 60km dans les jambes, on voit les choses différemment !!
Cette côte
paraît interminable, on voit le sommet avec cette antenne en forme de boule
(enfin je suppose que c’est une antenne…) mais ça n’avance pas, quelques névés
au sommet montrent qu’on a pris un peu d’altitude, heureusement qu’il fait beau
aujourd’hui car l’inverse aurait été compliqué s’il avait fait froid avec du
vent !
Le sommet,
1680m, enfin !!Un super héro nous encourage...
La récompense, une magnifique vue d’un côté sur le Jura et
de l’autre côté sur la Suisse et le Lac Léman, je me régale…
On plonge
ensuite en Suisse dans un somptueux cirque où les promeneurs sont légions
d’ailleurs, ça doit être un spot et ça se comprend !
Le plaisir est de
courte durée car la dernière bosse pointe déjà le bout de son nez, l’ascension
du Col de Porte.
Les symptômes de fatigue font leur apparition, pas trop chez
moi, mais surtout chez les autres ;-), beaucoup s’arrête, marche, s’étire,
souffle, contemple le paysage de dépit, on sent que c’est dur et qu’il est
temps de basculer vers la dernière ligne droite !!
Avant ça, il
faut redescendre de la haut, et c’est un vrai supplice pour mes
quadriceps !
Il n’y a
plus de relâchement, je suis complètement sur l’arrière et chaque pas frappe le
sol provoquant une onde de choc guère appréciable.
D’autant plus, que je
commence aussi à avoir des échauffements et probablement des ampoules. Pas de
surprise le manque de kilomètre a forcément un impact sur la préparation de mes
pieds !
Les 8
derniers kilomètres s’aplanissent et permettent de dérouler sur un petit rythme
de fin d’épreuve, difficile de courir à plus de 10km/h. J’ai hâte d’en terminer
maintenant, même si je sens que j’ai encore de la force, c’est plutôt une
histoire d’envie, je commence à être sec mentalement.
Après une
petite série de marche et un passage au Fort des Rousses, l’arrivée se présente
enfin et avec 70km au GPS, je passe la ligne en 9h11’ à la 41éme place, très
satisfait pour cette reprise, un peu surdimensionné par rapport à mon
entrainement.
Finisher!! |
Mais bon c’est passé, presque facilement à ma grande surprise, le
fond était là, il m’a manqué essentiellement une préparation de résistance
musculaire pour absorber le D-. Comme quoi, le vélo ça aide quand même pas mal
de mon point de vue !!!
L’autre
grosse satisfaction, c’est que je termine sans « mauvaises »
douleurs, tout semble ok, et je suis prêt pour continuer sereinement cette
saison de trail… Cool !!
Bon y’a
quand même un peu de boulot maintenant pour être au point à Courchevel début
Aout. Il y aura 4400m de D+ à se mettre sous la dent en seulement 55km, et ça
va être une autre histoire que dans le Jura.
Un très bon
week end dans cette région que je ne connaissais pas, une belle épreuve qui
mérite sa bonne réputation et des jurassiens super accueillant !! Je
conseille vivement…
Très beau récit de cette très belle course... Pas mal comme sortie longue du dimanche matin! A bientôt pour de nouvelles aventures. JPG
RépondreSupprimerPourvu qu'a Courch, on est aussi beau temps!! ;-)
SupprimerOui parce qu'on sera en moyenne 1000 mètres au dessus , par rapport au Jura!! Aglagla...
Supprimerl'entrainement croisé avec le vélo, ca a du bon quand on est blessé :-)
RépondreSupprimerY'a rien de mieux de mon point de vue!! ;-)
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