La 6000D,
la course des géants où
effectivement on se sent tout petit devant tant de reliefs….
La 6000D, comme
entendu plusieurs fois, ça se mérite !!
Pour ma
part, la préparation s’est résumée à 4 semaines d’entrainement, une blessure
aux adducteurs m’ayant privé de plus. Un peu léger, me direz vous, c’est clair et
ça s’est ressenti rapidement en course !
D’ailleurs lors
de ma première semaine de vacances passée sur place, à La Plagne 1800, les
randos effectuées en famille m’ont vite mis dans l’ambiance, j’étais déjà
limite cramé!
L’altitude
et le Dénivelé permanent qu’il soit positif ou négatif marque forcément lorsque
l’on vient de la région parisienne.
Bref après
une belle semaine ensoleillé et chaude, 35°C la veille de la course à Aime, les
orages sont fatalement prévus pour cette journée de grimpette, dommage !!
Mais cette
fois j’ai tout prévu, veste, gants, change en T-shirt et chaussettes…, j’ai
tiré leçon de mes dernières courses effectuées dans des conditions humide.
Après une
courte nuit, levé à 3h45 pour être prêt à 4h15 à l’arrêt de bus. Un système de
navette a été mis en place pour descendre tous les coureurs résidant dans les
différentes stations de la Plagne.
A 5h, nous
arrivons à Aime.
Il fait
encore nuit et le ciel n’est pas vraiment étoilé mais la température est très
douce, 19°C.
A 1 heure du
départ, il n’y a pas encore foule, les coureurs arrivent doucement.
Sur les 1300
coureurs inscrits, 1142 répondent à l’appel, ça fait déjà pas mal et marque la réussite
de cette épreuve qui signe sa 23éme édition cette année.
Je retrouve
Bruno, un nouveau copain traileur rencontré sur notre site communautaire
préféré !. Arrivé le mercredi soir et logé à 2000m, ça fait 3 nuits qu’il
ne dort quasiment pas, sans doute dérangé par l’altitude, dure !! (Salut Bruno !! ;-)))
A 5h45, on
se place dès l’ouverture des sas à 5m de la ligne de départ, histoire d’assurer
les premiers passages étroits du parcours. Une sacré bonne idée car 1100
coureurs, ça représente quand même un peloton d’environ 300m de long.
A 5h55,
c’est le briefing, on nous annonce en temps finalement plutôt clément pour la
durée de la course, les orages devant arriver qu’en toute fin d’après midi, le
parcours est donc confirmé dans sa totalité…Pourtant dans la dernière minute avant
que le départ soit donné, une averse s’abat sur nous !!! Ca commence
bien !
Go, et c’est
parti, sous la pluie donc, mais le ciel étant quand même assez clair, ça ne
durera pas plus de 5minutes…pas assez pour refroidir les ardeurs du peloton qui
part à ma grande surprise sur des bases très rapide par rapport à ce qui nous
attend, je me fais doubler tout azimut et en regardant ma montre au bout de
2km, je suis déjà à 14km/h de moyenne !
« Heureusement »,
les premières pentes arrivent et la moyenne chute d’un coup. Faut dire qu’il
n ‘y a plus vraiment de moment de répit, où l’on peut tenter 3 pas de
course entre 2 virages.
Le paquet
s’étire inexorablement, chacun prenant son rythme, son style, avec bâton ou
non. Moi, j’ai laissé les bâtons pour la GoPro mais je dois dire qu’en voyant les coureurs en
utilisé, ça à vraiment l’air de donner des ailes. Tant pis pour moi, à défaut,
je m’arcboute et pousse sur mes genoux…
Après 5km,
on retrouve la civilisation, en traversant le village de Longefoy, pas mal de monde
déjà pour nous encourager. 3km plus loin, c’est au tour du village de
Montalbert de nous accueillir au son des cloches à vaches et des banderoles,
y’a de l’ambiance !! On ressort par les pistes de ski en continuant
l’ascension.
Mais d’un
seul coup, la pente s’accentue sur le passage de deux beaux talus nous amenant
au télésiège des Coqs. A partir de là, je connais !! Avec Virginie nous
avons parcourus une bonne partie des sentiers et chemins autour des stations de
la Plagne et justement nous approchons de Aime 2000. Je suis étonné d’avoir
déjà gravi pas loin de 1400m de D+ en si peu de temps, un peu plus d’1h30.
On peut
apercevoir le Glacier, point culminant du parcours, c’est encore bien
loin !!
Un
spectateur m’annonce 67éme, je pensais être bien plus loin que cela, mais au
moment de basculer vers Plagne Centre,
je suis vite rattrapé par le manque d’entrainement évoqué plus haut, un
début de crampe dans le mollet histoire de me rappeler que ça ne va pas être si
facile que cela, alors qu’on a parcourus à peine plus d’une dizaine de
km !! Dur dur!
Première
descente donc pour atteindre le premier ravitaillement à Plagne Centre.
Toujours beaucoup de monde pour nous encourager, alors que soudain l’orage
gronde…Je regarde vers les sommets et ouyouyouille, c’est tout black d’un
coup !!
Je ne
l’avais pas vu venir et je crois bien que la météo va faire des siennes !
En repartant
du ravito, alors que les coups de tonnerre raisonnent, il ne pleut pas encore
mais je décide de passer en mode étanche !
Le Mp3 et le
téléphone dans une pochette plastique, la veste, les gants et le boitier
étanche pour la GoPro. Un petit arrêt de 5mn mais qui s’avéra être une bonne
stratégie car 5mn après, à la
Fromagerie, il se met à pleuvoir des sceaux d’eau, et pour ne rien arranger, le
vent s’en mêle en rafale !
Cool !!
Manquait plus que cela pour durcir un peu plus cette course !
J’enrage un
peu car nous passons au Lac des Blanchets, où la vue est splendide, par beau
temps ! Quel dommage de ne pas pouvoir profiter des paysages, obligé de se
courber la tête en avant pour affronter les intempéries !
J’exulte un
peu au fond de moi quand je vois tous ces coureurs partis en débardeurs avec un
simple porte bidon, grelotant et essayant de se réchauffer en brassant des
bras.
Moi, je suis
nickel, mais je vois bien que la température à chuté à la couleur de mes
cuisses, elles sont toutes rouges !
A priori, il
fait dans les 4°C à ce moment là !!
La longue
montée vers La Roche de Mio à 2680m parait interminable du fait de ces lacets
et des coureurs nous précédents que l’on voient de très loin.
Là-haut,
j’apprends par le biais d’un ouvreur en moto trial que la montée au Glacier est
annulée…trop dangereux! Ca fait donc 6km en moins et surtout 500m de D+ que
l’on ne fera pas, mais vu les conditions, ça me va amplement.
On attaque
alors un petit passage en léger faux plats descendant où l’on peut dérouler
jusqu’au deuxième ravitaillement au col de la Chiaupe 2490m. Ca arrose un peu
moins à ce moment là, mes gants sont gorgés d’eau, je n’arrive pas à ouvrir le
bouchon de ma poche à eau, je décide alors de les remettre dans le sac car en
redescendant, on devrait retrouver des températures plus clémentes.
Après avoir
pris le temps et refait le plein, je repars pour mon excercice préféré :
la descente !
En effet,
j’arrive pas à me lâcher dans ces passages entre monotrace et pierriers. Ceux
ci sont de plus rendus glissant par la pluie. Je suis bloqué et j’ai
l’impression de marteler mes cuisses et ce n’est que le début…
Du coup, je
suis à l’arrêt, tout le monde me passe et me dépose, c’est vraiment
démoralisant ! En perdant de l’altitude, le brouillard fait furtivement
son apparition...
, mais c’est surtout le soleil qui refait son apparition et ce
n’est vraiment pas désagréable à ce moment là de la course car on a bien besoin
de sécher un peu.
On redescend
500m de dénivelé sur 5km pour rejoindre le Chalet du Carroley par le biais d’un
joli monotrace surplombant une belle vallée. On peut voir de l’autre côté les
stations des Arcs.
Au point de
contrôle du Chalet, le temps est plus ensoleillé et je retire ma veste pour
attaquer l’ultime difficulté du parcours, la terrible montée du col de
l’Arpette 2350m.
On sent que
pour beaucoup, la fatigue est de plus en plus présente, et nous ne sommes
pourtant qu’à mi-parcours.
Pour mettre
un peu de baume au cœur, nous montons par un petit monotrace surplombant le Lac
du Carroley et offrant une belle vue sur toute la vallée.
Ca y est,
j’arrive au col, nouveau point de contrôle et j’embraye vers Belle Plagne que
nous dominons maintenant. Virginie et les filles m’y attendent et ça va faire
du bien de voir quelques têtes connues !!
Dans la
descente, légèrement grasse par endroit, je manque encore une fois de me choper
une méga crampe au mollet. Je suis obligé de m’arrêter, me retourner dans le
sens de la pente et de bien m’étirer le mollet avant de repartir tranquillement.
Je retrouve
les filles et j’en profite pour m’accorder 5 minutes, j’ai les pieds à la sauce
et une paire de chaussette sèche ne sera pas du luxe pour attaquer la descente
finale.
Je change aussi la batterie de la caméra pour éviter de me retrouver à
cours, ça serait dommage !! Quelques exercices d’étirements des mollets et
je repars pour une courte descente vers Plagne bellecote, 1km plus bas où un
nouveau ravitaillement est dressé.
Les filles
m’ont rattrapées avec la télécabine, derniers bisous et je bascule dans les
forêts de pins et mélèzes en direction des Coches et Montchavin.
Cette partie
du parcours est tout simplement magnifique, que du monotrace sur un terrain
assez meuble, très ludique.
Durant ces
premiers kilomètres descendant, je retrouve de bonnes conditions, je me lâche
un peu plus, le fait d’avoir changé mes chaussettes m’a redonné un peu de
confort et « d ‘amorti »!! Pourtant, je continu de me faire
doubler à mon grand dam…
On arrive
aux Coches 1450m, le soleil a maintenant bien percé, je sens la chaleur
reprendre sa place et la soif revenir. La traversée du village est rapide, on
replonge rapidement par un chemin assez large vers Montchavin 1200m, je double
un concurrent perclus de crampe, le premier, je commençais à me dire que
j’étais le seul à avoir ces contractures.
Montchavin,
c’est le dernier ravito, je demande le décompte de km à une bénévole :
« 9kms » me répont elle en complétant que ce sont les 9 derniers
« petits » kms.
Hum, c’est
sûr que ce n’est plus de la montée mais j’arrive à un stade ou même les
descentes sont un enfer !
Je repars
donc pour cette dernière portion, la vallée se rapproche et le monotrace est
toujours plaisant…pour les yeux !! Mes cuisses, elles, sont de plus en
plus douloureuses et les moindres légers faux plat montant, même moins de 1% me
font marcher pour récupérer.
Ces 9
derniers kms sont finalement interminables, la chaleur devient vraiment
étouffante, je ne m’alimente plus, pas envie, l’overdose de descente
approche !!
Je débouche
enfin sur la voie verte, cette piste cyclable qui relie Aime à Bourg St Maurice,
il reste moins de 2km....
et poutant je n’en vois plus le bout, je marche 50m, cours 100m, marche 50m….et j’ai trouvé un compagnon dans mon infortune, un camarade qui n’a plus l’envie ou qui a plutôt envie que ça se termine vite maintenant ! On discute de nos expériences personnelles, lui est réunionnais, en vacances, 5 fois finisher du Grand Raid mais là, il cale tout comme moi !
et poutant je n’en vois plus le bout, je marche 50m, cours 100m, marche 50m….et j’ai trouvé un compagnon dans mon infortune, un camarade qui n’a plus l’envie ou qui a plutôt envie que ça se termine vite maintenant ! On discute de nos expériences personnelles, lui est réunionnais, en vacances, 5 fois finisher du Grand Raid mais là, il cale tout comme moi !
Dernière
ligne droite, enfin, j’en termine dans le dure en 6h38’ à la 133éme place.
A ma
grande surprise, seulement une petite centaine d’abandon, la plupart était
donc quand même très bien préparé !
Je bois et
bois encore, limite déshydraté,
il fait 28°C maintenant et le contraste avec les 4°C est saisissant. Par contre
l’appétit, lui est au abonné absent !
Le premier,
Patrick Bringer a fait le tour en 4h40, impressionnant, un autre monde !!
En tout cas,
la montagne ça vous gagne, parcours tout simplement magnifique, toutes les
particularités du trail réunies, il m’aura manqué un peu beaucoup d’expérience
et surtout de la cuisse pour finir dans de meilleures conditions.
Le beau maillot de Finisher 2012:
Le beau maillot de Finisher 2012:
Par contre
la poisse me poursuit, des 15 jours passés à la Plagne, le jour de la course
aura été le plus pourri !!
Ma vidéo vu de l'intérieur:
Place
maintenant à la récupération avant de retrouver les courses de la rentrée,
l’Impérial trail de Fontainebleau en Septembre et Les Templiers fin Octobre.
Belle course tout de même bruno, mai c'est dure la montagne !je me retrouve bien dans tes douleurs surtout dans les derniers km. Bonne récup, plus rien avant Fontainebleau ? j'ai cru voir que l'Origole aurait lieu cette année, ca te dit ?
RépondreSupprimerDavid
Salut David,
RépondreSupprimerOui dommage que ce soit si loin pour nous pauvre parisiens!!
Je suis Open pour l'Origole, sinon la SaintéLyon me rebotterai bien!
Tu fais quoi toi?
Bonjour je suis tombé par hasard sur une de vos videos sur Youtube et du coup j'en ai regardé quelques unes ....franchement bravo
RépondreSupprimerpar contre juste une question niveau équipement moi je fais plutot du running utilisez vous des écouteurs et si oui lesquels, (je suppose que pour les longs trails un peu de musique peut apporter du reconfort ) merci
Salut et merci!!
SupprimerJ'utilises depuis un petit moment les écouteurs Adidas Seinnheiser CX680 et j'en suis bien content. Par contre, ils sont un peu vieillissant, pas sûr qu'ils soient encore en vente... J'ai entendu du bien aussi des Monster Sport, surement mes prochains...
merci pour l'info et bon courage pour la suite de vos défis sportifs. je ne manquerai pas de venir voir de temps en temps :)
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