Une région que je connaissais par les routes avec ma participation au Gran Fondo Mt Ventoux l’année dernière (voir ICI).
Mais cette fois ci, c’est les sentiers que j’allais découvrir, des gorges de la Nesque aux Dentelles de Montmirail en passant par le sommet du Ventoux, 100km et 4500m de D+.
Un gros morceau qui arrive de bonne heure dans ma saison, étant plus habitué à faire ce type de distance en période estivale.
D’autant plus que les derniers jours étaient plutôt inflammatoires avec plein de petites douleurs à gérer et donc peu de plaisir à l’entraînement.
Samedi 27/04, 3h réveil!
3h30, la sympathique équipe de ESTV, média de la course, me récupère au gîte, on fait connaissance sur la route de Venasque, lieu de départ.
4h30, je retrouve Bruno Longuéppé, un ami de longue date maintenant avec qui j’avais participé à ma première course en montagne lors de la 6000D, c’était chouette de le revoir.
Je salue aussi Pascal Martin de Marseille Provence Production avec qui j’avais pas mal échangé sur les réseaux mais jamais en vrai! (Le lien vers sa vidéo: ICI)
5h00, c’est le départ!
Un départ tranquille de mon côté, la route est longue, d’autant plus que l’on part avec les relais par équipe de 4, bien plus véloce que le gros du peloton.
Venasque est sur un surplomb dominant la vallée mais il fait encore trop nuit pour découvrir le paysage.
A peine sortis du village que nous nous engouffrons déjà dans les monotraces, ça bouchonne un peu du coup mais ça ne durera pas longtemps, chacun prenant son rythme ensuite sur des chemins plus larges.
Le ciel est bien dégagé annonçant une belle journée mais la fraîcheur reste de mise avec une belle nappe de brouillard au fond d’une vallée traversée.
Le jour se lève mais pour autant, on plonge dans un goulot de végétations où l’obscurité est encore bien présente, la frontale est obligatoire.
Je me laisse guider ou plutôt bercer par un petit groupe, sans me soucier du balisage, mauvaise idée! Toujours avoir un œil sur les rubalises, on s’en aperçoit alors que l’on avait attaqué une descente un peu abrupt, 400m de bonus!!
Sur le bon chemin, je me décide d’être plus attentif et de me reprendre en main, je m’alimente et prends un gel caféine pour me booster un peu, alors que l’on navigue sur un plateau dominant les alentours et offrant déjà une très belle vue entre soleil et brume.
Je rejoins Julien qui fait la course au nom de l'association "Courir contre la Fibromyalgie", il a prévue de faire un live Facebook au sommet du Ventoux pour faire connaitre cette maladie au plus grand nombre, big respect à lui!!
Au premier ravito, je fais la connaissance d'Abderrazak Zamouri qui est là en tant qu'assistant de Julien et avec qui j'avais échangé il y a plusieurs années sur le Grand Raid de la Réunion et les stabilisateurs vidéos, c'était sympa! On se reverra fréquemment sur le parcours, il a été un peu mon fil conducteur, dès qu'il y avait un peu de monde au bord des chemins, je savais que je le verrais (Merci pour ton rire qui fout la banane!)
Que de retrouvailles sur ce trail!
Le soleil est bien monté maintenant, de même que le vent qui a tendance à souffler par rafale.
Nous entrons dans les gorges de la Nesque, via un sentier balcon de toute beauté.
Certains passages sont vertigineux, et il faut bien assurer les endroits où l’on pose les pieds, les racines et cailloux encore humide sont de vrais patinettes!
A la sortie, je reconnais quelques endroits du parcours emprunté lors de la cyclo du Ventoux, un très bon souvenir de ce lieu.
Nous prenons ensuite la direction du Ventoux et de ses premières pentes, ce n’est pas très raide et le sentier est bien souvent assez large. Il y’a quand même une chose qui est de plus en plus présent dans mon esprit, c’est le fait de me faire trimballer et déstabiliser par ces chemins empierré! Je ne m’étais pas du tout imaginé qu’il y’a avait autant de caillasses dans cette région!
J’avance à un bon rythme maintenant, reprenant pas mal de coureurs, les montées sont mon point fort à l’inverse des descentes malheureusement où je subis le terrain.
L’arrivée au Chalet Reynard est assez rapide finalement, je m’étais imaginé passer plus de temps dans l’ascension, même si on est pas encore au sommet. Je suis accueilli par les bénévoles par un "c'est le journaliste marseillais!!". Et non, raté on m'a confondu avec Pascal Martin, l'autre "reporter", tout le monde est amusé!!
C’est aussi à cet endroit que je me décide à remettre un coup de crème anti frottement aux pieds car je sens qu’ils commencent à pleurer!
Et effectivement j’ai peut être trop attendu à la vue de l’énorme ampoule qui apparaît sur mon orteil!! C’est parti pour un soin imprévu et une petite pause forcée...
Le vent est bien présent maintenant et le froid aussi, je m’équipe en conséquence, pantalon, veste et gants.
On est encore loin de l’antenne du sommet, mais on dévie de la trace la plus directe pour redescendre un bon moment via la face nord et le passage de spectaculaires combes.
Le sentier étroit ne facilite pas la tâche à ceux qui sont sensible au vertige, j’étais pas super rassuré par moment non plus!
Entre deux pierriers, je profite de la vue sur toute la région, tout est minuscule vue d’ici.
La remontée sur la partie sommitale se finie par des S, atténuant la pente. Je surveille le passage d’un planeur qui m’a surpris quelques minutes auparavant en passant à notre hauteur avec une vitesse folle et dans un silence impressionnant.
Km58, Le sommet du Ventoux, je le passe furtivement, et m’arrête juste 2 secondes pour manger deux quartiers de pommes, le vent est trop violent, sans parler du froid!
Ce que je redoutais depuis le début arrive, quasiment 16km de descentes non stop mais surtout la majorité dans la caillasse.
Je vis un vrai calvaire, les ampoules, les cuisses qui commencent à tirer fort avec des quadris en feu a chaque impact.
J’essai de me relâcher pour limiter la casse mais rien n’y fait, je suis trop raide et à force de compenser sur mes appuis pour éviter la douleur, mon genou droit me lance des signaux très négatifs...
Pas de ceux qui ressemblent à ce que j'ai déjà connu comme un tendon rotulien enflammé (j’avais eu ce problème sur la Diagonale des Fous) mais plus profond encore, chaque impact au sol m’envoie en retour une décharge, pas bien rassurant...
Je me décide à marcher pour soulager un peu ce genou jusqu’au bas de la descente signalé dans 2km.
Le Grozeau, ravitaillement du 74éme km, enfin arrivé au terme de cette interminable descente, je prends un peu de temps pour effectuer des étirements et mouvement du genou, mais j’ai un mauvais pressentiment!
Il reste 26km, je reprend la route en essayant de trottiner un peu mais la douleur est toujours là, bien présente, alors je marche, marche et marche, c’est supportable tant que le chemin n’est pas trop cassant et en descente. Je calcule aussi en me disant qu’à cette allure, j’en ai pour 5 à 6h pour en terminer...
Puis finalement, après avoir ruminé pendant 4km, tout en avançant à 2 a l’heure, je me dis que le plus sérieux serait quand même d’arrêter là avant que je ne casse trop de choses et que je sois contraint à l’arrêt sur du long termes.
Rageant de se dire que la forme est encore là pour courir mais que tu ne peux faire que marcher, je décide de couper court et d’arrêter les frais pour cette fois ci, je ne verrais pas les Dentelles de Montmirail....
Fier de Virginie qui les découvrira à ma place en accomplissant le trail de 27km brillamment et qui m'a ramené de belles photos du coup! :-)
Un grand merci à tout ces passionnés que j'ai rencontré ce WE, Cédric et Stéphane de ESTV la Chaine pour l'organisation parfaite de mon séjour, Laurent Belmonte et Pierre Yves Coudray, organisateurs du Grand Raid du Ventoux pour m'avoir accueilli sur leur épreuve et fait découvrir à travers le parcours cette si belle région qui révèle bien des surprises!
Copyright Marseille Provence Production |
Pour finir, si vous êtes à la recherche d’un gîte dans un cadre verdoyant et calme, au milieu des oliviers, proche des Dentelles et du Ventoux, alors filez au Gîte de l’Angele, un lieu idéal pour se reposer et/ou découvrir la région!
Ma trace Strava:
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