lundi 23 mai 2011

22/05/2011 - Chpt départemental 78 à Gambaiseuil

« Ne pas baisser les bras tant que la ligne n’est pas franchie » telle est la morale à retenir de ce championnat des Yvelines.
Lorsque Rémi, notre secrétaire club et brillant coureur nouvellement promu 1ére caté (sans compter ses qualités de réparateur de boyau en urgence !!! ;-)) m’a parlé début Mai de cette course, ce n’est pas tant le championnat qui m’a attiré mais surtout le circuit de Gambaiseuil avec sa fameuse bosse en deux temps que je connais par cœur. De plus, j’avais déjà pu goûter à la victoire par le passé sur ce même parcours, au terme d’une course contrôlée à la perfection, me laissant de somptueux souvenirs.
L’objectif étant défini et la course à pied mise de côté par obligation, il fallait s’entrainer sérieusement pour trouver ou retrouver une condition de compétiteur aguerri, 3 semaines pour cela. Je ne partais pas non plus de zéro puisque j’avais déjà pris un peu de caisse en course à pied, mais surtout de l’endurance car ralenti par cette TFL tenace au genou (quasi-indolore sur le vélo).
Il ne me restait « plus qu’à » faire du rythme et du fractionner lors de mes sorties à vélo. C’est mes collègues du groupe de Bullion qui en ont un peu fais les frais, désolé les gars !!!
Est-ce un bien ou un mal, je n’aurais par contre pas pu me jauger sur une course dans ce délai pour cause de planning légèrement encombré !
C’est donc en pleine phase de forme ascendante que j’aborde cette course, tous les voyants sont au vert, même au niveau du vélo, ma roue arrière arborant fièrement son nouveau boyau !
J’arrive sur le terrain de jeu vers 8h45, le départ n’étant qu’a 10h20, pour une fois j’ai vu large et comme à mon habitude je vagabonde à droite, à gauche à discuter avec les copains et les vieilles connaissances comme Pascal Barthélémy que je n’avais pas vu depuis longtemps. J’effectue aussi, en guise d’échauffement, quelques tours de roues avec Manu Rouet, qui reprend tout comme moi.
Bientôt l’heure du départ, le frangin est venu m’encourager, on se positionne derrière le peloton des 20-29 ans partant 5mn avant nous. Nous sommes quatre du club, Benoit, Gérald, Eric et moi-même dans ce peloton des 30-39ans où l’esprit est plutôt fin stratège. 5 tours d’un circuit de 16,5km sont au programme avec la fameuse cote en deux paliers de Gambaiseuil, au sommet de laquelle sera jugée l’arrivée.
Le parcours:

Benoit m’a prévenu, il est sur la première ligne et il veut faire le départ, moi je suis en queue avec Arnaud Chatelin qui me raconte ses récents déboires.
Ca y est, c’est le départ, Benoit part comme une balle……malheureusement pour lui, le peloton n’est pas décidé à le laisser filer tout de suite, il est repris après 3/4km. C’est alors qu’un gars de Buchelay contre et creuse, personne ne réagit, l’écart est fait et le peloton est décidé à faire le premier tour à un train de sénateur (30/35km/h). Il faut dire aussi que le vent souffle assez fort sur les trois quart du circuit et personne ne veut prendre la chasse à sa charge (c’est dur à dire ça !!). Il faut attendre la petite cuvette avant St Léger pour voir une nouvelle escarmouche mais sans conséquence autre que de terminer l’échauffement car l’accélération a été brutale, le ressenti n’est d’ailleurs pas terrible à ce moment là.
A l’approche de la première ascension, la tension est palpable, chacun essaye de se replacer à l’avant du peloton. On attaque la descente sur Gambaiseuil, pour aborder le passage que je n’aime pas et mon vélo non plus : le passage pavé du village. Ca tabasse dure et un de mes bidons se fait la belle !! Ça commence mal ! Pas le temps de pleurer, la pente s’élève et j’ai fortement envie de secouer tout ce petit monde, je me contiens, on franchit le premier palier, puis à l’attaque de la partie finale, j’accélère franchement pour tenter l’extraction d’une échappée, résultat : je me retrouve seul ! Je poursuis mon effort espérant que ça explose derrière mais il n’en est rien, le peloton chasse et reviens rapidement.
Et là, c’est le drame ….!! Je me fais contrer comme un bleu, Romuald Rio affublé de Gérald dans sa roue déboulent sur le gauche et laissent tout le monde sur place. Connaissant les gaillards, ce n’est pas bon du tout. L’écart se creuse rapidement, le club d’Houdan prend en charge la poursuite pour limiter la casse mais les échappée qui sont maintenant 3 à l’avant continue de s’éloigner pour sortir de notre ligne de mire. L’ascension suivant, je remets le couvert et cette fois ci en insistant, le peloton se morcelle et on se retrouve un groupe de 8/10 coureurs. On essaie avec Manu  et Arnaud d’organiser un peu la poursuite mais Manu se prend une réflexion du type « c’est tout à l’heure qu’il fallait y aller », c’est vrai que l’échappée parait hors de portée maintenant, peut être 1mn30 ou 2mn d’avance et certains coureurs se résignent vite en prenant des relais tout ramollo…..Tant pis, on est quand même quelques uns à ne pas s’être levé pour faire 20km de course, alors on relaye tant bien que mal.
Le troisième tour se passe dans une entente plus ou moins organisé, quant à l’entame du quatrième tour, on revoit apparaître un groupe devant, c’est l’échappée qui a repris le peloton des 20-29ans. On continue sur notre lancée grappillant seconde par seconde, mètre par mètre, pour revenir finalement sur le groupe lors de la quatrième et avant dernière ascension. Ils sont cuits !! Je les dépasse sur les derniers mètres de la bosse et j’entends que Romuald Rio est partis seul et possède 1mn d’avance. J’essaie de motiver les troupes, mais il n’y a plus beaucoup de répondant à part Manu, un gars de Gambais et un autre de Vélizy, on est 4 à tirer la bonne quinzaine de gus grimaçant ou bluffant !!
De mon côté, plus ça va et mieux je me sens, les jambes sont là et en apercevant Rio effectuer des gestes pour se décontracter au loin, je me rends compte que la course est loin d’être perdu et que la stratégie que j’avais dans la tête depuis une bonne semaine pourrait bien se révéler efficace. L’expérience acquise au fil des années laisse à penser que je n’ai aucune chance de gagner dans une arrivée groupé, la solution réside dans un finish en solitaire, et dans mes pensées, le seul endroit qui se prête à une attaque susceptible de concrétiser la démarche, c’était la cuvette précédent St Léger, il reste environ 6km derrière, c’est largement jouable en ayant les jambes. Je n’ai rien à perdre et j’attends patiemment en prenant tout de même des relais appuyé pour combler le plus gros du retard sur Rio.
On arrive à la dite cuvette, Romuald Rio est maintenant à moins de 20 secondes, tout près, un gars d’Houdan entame la petite bosse, c’est le moment que je choisis pour m’arracher sur la gauche de la route, personne dans la roue, cool ! Je continue l’accélération dans ce long faux plat pour revenir rapidement au niveau de Rio que je dépasse en l’encourageant, il prend 5 mètres mais revient au courage, mon compteur s’emballe, 45, 46, 47 km/h, Whaouh, je sens plus mes jambes, derrière ça a réagi mais trop tard, il y en a partout.
Ce n’est pas le moment de se désunir, je prends le virage à 90° de l’entrée de St Léger à la limite de la sortie de route, me faisant une petite frayeur au passage. C’est la dernière ligne droite du circuit, je donne tout ce que j’ai sur la première partie en légère montée car je sais qu’après c’est quasiment que de la descente, j’ai des jambes de folies et ne demande aucun relais à Romuald Rio qui est calé dans ma roue. Il passe quand même 2 fois mais il n’a plus de jus, et la vitesse chute de 2/3 km/h à chaque passage m’obligeant à repasser rapidement, pas grave, c’est le geste qui compte et Romuald est un guerrier tout comme moi, jamais vaincu !!
A l’entame de la dernière montée vers l’arrivée, je jette un dernier coup d’œil en arrière, plus personne, c’est entre lui et moi, je l’emmène à un bon train sur le premier palier de la bosse. Il s’accroche, je doute et lui demande comment il se sent, « je suis mort, j’ai mal au dos !! », on s’arrange alors plus ou moins: pour lui le maillot (il fallait avoir effectué 4 courses cette année pour pouvoir prétendre au titre de Champion des Yvelines) et pour moi la gagne. J’attaque le dernier palier, lui ne s’accroche pas ne voulant pas ou ne pouvant plus, il avait l’air quand même bien entamé…et je peux alors enfin savourer et lever les bras !!! Enorme !

Bruno Chiche qui ouvrait la course à moto et avec qui j’avais discuté à maintes reprises de cet objectif a tout vu du dénouement et me congratule tout comme Rémi qui vient aussi de finir sa course,  4éme, déçu d’être passé si près du podium. Un grand merci pour avoir dépanné ma roue dans un temps record, ce qui m’a permis d’être au top durant la course.

Next stage : le trophée de la solidarité organisé par mon club Samedi prochain à Elancourt.

4 commentaires:

  1. félicitation...J'ai eu la chance de courir avec toi ce dimanche t'es un vrai costaud..Merci également de nous faire profiter de ton blog très intéressant
    a+
    NDC
    PS:Sais-tu ou nous pouvons nous procurer le classement de la Cat 30/39ans. Merci et bon courage pour la suite

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  2. Merci, tu étais dans le contre aussi? j'ai pas réussi à déchiffrer ta signature...;-)
    Pour le classement, il n'est pas encore dispo sur le site de l'ufolep.
    a+

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  3. Encore félicitation Bruno pour cette très belle victoire avec la manière !
    Pour un mec qui s'est mis les championnats dans la tête début mai, les entrainements en 4 semaines ont vraiment payés.
    Maintenant le trophée de la solidarité et j'aurai le plaisir de rouler avec toi pour la première fois en première !!

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  4. Merci Rémi, si ça peut te donner des idées pour Samedi prochain, je serais ravi de pouvoir d'aider....!!!En attendant que ça ailles mieux car pour l'instant c'est début d'angine :-(
    a+

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