mercredi 9 février 2011

Natura 2000 et Trail

Le monde du trail retient son souffle. Un arrêté régional va contraindre les organisateurs de courses dans une zone Natura 2000 à réaliser une évaluation des incidences écologiques. Sale temps pour le trail?

Pas un week-end sans trail. En Bretagne, la course nature a le vent en poupe. Et de fervents pratiquants. À grandes enjambées, les joggeurs quittent l'asphalte pour des sentiers moins battus: sous-bois, littoral, plage, chemins escarpés... Rien ne semble les arrêter. À part peut-être la loi.

Répondant à une condamnation de la Cour européenne de justice en mars2010, la France s'apprête à déployer, à coup d'arrêtés préfectoraux, une réglementation plus draconienne, imposant une évaluation des incidences écologiques pour toutes manifestations organisées sur une zone Natura 2000.

En clair, les courses nature, à la condition de rassembler 1.000 personnes (participant, organisateur, public), devront montrer patte blanche. Et faire la preuve de leur absence de dommages sur la faune et la flore locales. Comment? En livrant, clé en main, aux services préfectoraux, une étude d'incidence aux résultats incertains. Une vraie révolution pour des bénévoles, confrontés du jour au lendemain au maquis de la réglementation écologique.

Déjà validé par le Finistère et le Morbihan, «l'arrêté sera applicable dès mars», annonce Philippe Arnould, de la Direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement (DREAL), chargé d'établir les critères d'application régionaux. «La Bretagne a fait le choix d'un texte unique. L'objectif n'est pas d'interdire les courses mais d'encadrer la pratique lorsqu'elle a pour cadre un site protégé». Avec un maître mot: pédagogie. Il n'empêche. En cas de non-respect des règles, le temps pourra vite se gâter. Dans d'autres régions de France, la fronde a gagné la sphère politique avec pétition et motion de défense.

«Pas les moyens de payer une étude»

Sur le terrain, les organisateurs bretons, soucieux de leur espace naturel (exemple avec le concept d'éco-trail), redoutent aussi cette intrusion réglementaire. À Plouhinec (56), le Trail de l'Océan, qui aura lieu dimanche, a déjà eu droit à un sévère rappel à l'ordre du Conservatoire du littoral en 2010. «J'avais eu le feu vert de la mairie. On est passé tout près de l'annulation. Pourtant, on ne dégrade rien», affirme Jean-Yves Yhuel, prévenu il y a trois semaines qu'il devait remplir un dossier de déclaration pour la seconde édition.

Résultat, un circuit légèrement modifié mais une montagne de paperasses et de tracasseries. «On ne pourra jamais payer une étude. Notre budget avoisine les 1.000 €. Notre seul plaisir, c'est de vanter les beautés de notre région», dit le bénévole, prêt à jeter l'éponge en cas de contraintes plus lourdes.

«Les coureurs ne sont pas des Attila»

Car au coût de l'étude pourront s'ajouter celui de solutions retenues (balisages, toilettes...) par la préfecture. Parfois jusqu'au plus iconoclaste avec l'interdiction pour les coureurs de se doubler pour ne pas empiéter sur la lande rase. Un lieu riche en habitat sensible.

Christophe Malardé, une pointure nationale du trail redoute le revers de la médaille. «Cette loi risque de décourager les bénévoles qui ne cherchent qu'à valoriser le patrimoine. Vu de Paris, j'ai l'impression qu'on nous prend pour des Attila de la course. C'est tout le contraire. Je rappelle que l'on ne passe bien souvent que par des chemins empruntés toute l'année».

* Régis Nescop

Je risque de revenir au vélo plus vite que prévu...

2 commentaires:

  1. même sujet pour les cyclos !!!! ce projet va changer le monde des cyclosportives !!! il nou reste la pétanque !
    A+
    david

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  2. Moi ça me va, je suis déjà Champion de pétanque!!!
    Va voir ici: http://www.boulistenaute.com/modules/news/article.php?storyid=9684

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